Le Monastère nous a ouvert ses portes pour Le Cabaret de la Fierté Montréal 2024, et c’était fantastique ! Dans un panel de numéros, des artistes mémorables tels que Scarlet Business, Alizé Poitreau ou encore Manuel Gonzalo, nous ont envouté. La soirée était une harmonie de valeurs humaines, de créateur-ices sincères et de scénographie divine.

La promesse du lieu est d’offrir l’opportunité de diffuser de toutes nouvelles créations, dans un cadre magique. Le Monastère est un rendez-vous exceptionnel pour découvrir du cabaret de cirque, au coeur de Montréal. C’est une petite victoire de valoriser l’art des communautés 2SLGBTQIA+  au sein d’un établissement religieux. À la fois spirituel et décomplexé, à la fois cérémonial et convivial, on aime embrasser la complexité humaine. La maîtresse de cérémonie Tracy Trash, ouvre le bal avec panache en annonçant qu’ils sont venus la chercher au Village (gay) pour la faire venir jusqu’ici, et qu’elle n’a point brûlée vive! Elle nous rappelle avec bienveillance que si ici les artistes Queer peuvent se produire dans un lieu de culte en toute sécurité, cette soirée reste une visibilité nécessaire pour soutenir les communautés se trouvant dans des pays où la lutte pour les droits est encore à faire. De toute beauté, cet engagement social est porté par des artistes impressionnant-es. 

Sarah Norden, cerceau aérien, 2024, crédit photo : Joanna Gourdin

Les artistes étaient si authentiques. D’abord, un grand merci à la maîtresse de cérémonie Tracy Trash, une drag Queen qui n’a cessé de nous fait rire, et de nous chanter un cabaret suave. Toute de robes sexy, elle signe un style très élégant. Mention spéciale pour sa seconde tenue, ce body de velours vert est une évidence sur son corps, et son déshabillé est pareil à une traîne de minuit. Ensuite, chaque numéro était une émotion particulière. Délicatement, aux sangles aériennes d’Hunish Parmar, nous étions dans un instant suspendu, ses mouvements répondant au tombé du tissu. Avec Sarah Norden, on pouvait suivre une éclosion de l’artiste dans son cerceau aérien, qui se joue de son masque social, pour enfin dévoiler une personnalité affranchie, libre. Vient ensuite la passion, un trapèze dansé tout en couleur « nude » et hauts talons de Manuel Gonzalo. L’artiste aguérie Kozmic Skater, multiple championne du monde de slalom freestyle en ligne, se déplace comme une étoile filante. Scarlett Business est une drag qui claque, à l’attitude de feu sur ses talons hauts comme sur les cannes d’équilibre. Le vertige final est un numéro de trapèze ballant d’Alizé Poitreau, une poupée qui s’envole au-delà du raisonnable, sans filet de sécurité; le tout sur l’emblématique musique Maggot Brain de Funkadelic qui tâche. Son trapèze pouvait frôler les voutes, et nous en avions le souffle couper juste en dessous d’elle.

Manuel Gonzalo, trapèze et danse acrobatique, 2024, crédit photo : Joanna Gourdin

La scénographie en quadrifrontal nous permet de renouveler la danse acrobatique sous différents points de vue, et les petites tables des spectateurs sont si proches de la scène, que nous avons le sentiment de vivre un moment privilégié.  Ce lieu résonne d’une harmonie mystique. La lumière du Monastère a sublimé cette soirée de fascinations.

Le jardin du Monastère propose La guinguette de cirque,

tous les vendredis de l’été, de 17h à 21h

1439 Rue St-Catherine Ouest, Montréal, QC