Photo du salut final
Joe, Jack et John
21 et 22 novembre au Théâtre le Diamant
Durée 75 minutes
Synopsis
Une troupe d’interprètes professionnel-le-s se retrouvent en studio de répétition afin de poursuivre le travail sur une nouvelle pièce de théâtre. Chacun-e propose scénarios et idées afin de se sortir de l’impasse créative dans laquelle le groupe se trouve. Coincé-e-s entre leurs désirs dramatiques et leurs nombreux principes éthiques, les interprètes se rendent compte que le terrain de jeu est miné et leur liberté artistique, plutôt limitée.
L’usurpation du titre de Pirandello et le grossier calque de cette mise en abyme théâtrale permet à Joe Jack et John de fouiller les déchirements et questionnements préoccupant une société qui progresse douloureusement vers des idéaux d’équité et d’inclusion.
Sur la photo: Audrey Talbot, Guy-Philippe Côté, Edon Descollines, Pénélope Goulet-Simard
Mes commentaires
Une pièce de reprise de Luigi Piandello,Six personnages en quête d’auteur (1921), toujours d’actualité. À travers des artistes professionnel·le·s de la diversité fonctionnelle, notamment neurodivergent·e·s ou en situation de handicap intellectuel, on constate que la création d’une pièce n’est pas facile et encore moins aujourd’hui avec les mots que l’on ne peut plus dire, l’appropriation culturelle qu’on ne peut plus se permettre, les sensibilités qu’on ne peut pas froissées. La liberté d’expression se fait difficilement.
Très belle mise en scène où chacun des excellents comédiens propose sa version de ce qu’il aimerait voir pour la finale de la pièce. On rit par moments, les mots sont d’un grand naturel et reflète l’authenticité des acteurs-actrices.
J’ai bien aimé l’effet miroir d’Hubert Lemire, ou son interprétation d’une personne handicapée tout à fait fabuleuse. Les comédiens étaient crédibles dans le processus de création et c’était agréable et ludique l’ajout des différents personnages comme la licorne et autres bêtes costumées qui colorait l’histoire de rêves imaginaires.
À propos de Joe Jack et John
Depuis 2003, Joe Jack et John crée des œuvres théâtrales engagées et innovantes, façonnées à même une écriture collective et des équipes inclusives, dont des artistes professionnel·le·s de la diversité fonctionnelle, notamment neurodivergent·e·s ou en situation de handicap intellectuel.
La compagnie a développé depuis 20 ans des processus de création à la fois accessibles et éthiques, qui utilisent l’interdépendance, l’autodétermination et l’écriture de plateau afin de faire émerger des paroles libres et intègres. Joe Jack et John permet ainsi l’éclosion d’un théâtre qui renouvelle la manière dont on se perçoit et se raconte et qui participe activement à la reconnaissance du travail d’artistes sous-représenté·e·s.
Les recherches esthétiques et dramaturgiques de la compagnie juxtaposent maîtrise formelle et faillibilité, fiction et réalité, personnel et politique. Les œuvres, riches de la pluralité des imaginaires et points de vue des équipes, abordent des enjeux contemporains et des thèmes à résonnance sociale. Joe Jack et John travaille ainsi le lien entre le théâtre et la vie, comme si l’un était le prolongement de l’autre, une manière de l’interroger, de la fouiller et, surtout, d’y prendre part.
Ses valeurs humanistes sont des principes qu’elle défend avec ferveur, dont le leadership des personnes neurodivergentes ainsi que l’accessibilité des publics les plus divers. Cette approche influence les modes de production de la compagnie où des équipes tricotées serrées collaborent avec lenteur, bienveillance et humour. La compagnie vise être un vivier reconnu pour ses processus qui tracent de nouvelles voies, ses artistes singuliers qui bousculent et inspirent, ainsi que ses œuvres qui brillent et se distinguent. Rien de moins.
La première visite de la compagnie au Diamant remonte à l’automne 2021 pour Violette, une œuvre immersive – croisement innovant entre expérience théâtrale interactive et réalité virtuelle – présentée au Studio Lepage Beaulieu
Crédits / Équipe
Texte conçu par Catherine Bourgeois en collaboration avec Edon Descollines, Jean-François Huppé, Hubert Lemire, Michael Nimbley, Audrey Talbot, Anne Tremblay, Pénélope Bourque, Louis Girandello, Maryline Chery, Guy-Philippe Côté, Pénélope Goulet-Simard.
Mise en scène et scénographie Catherine Bourgeois
Interprétation Maryline Chery, Guy-Philippe Côté, Edon Descollines, Pénélope Goulet-Simard, Hubert Lemire, Michael Nimbley, Audrey Talbot.
Conception costumes et scénographie Amy Keith
Conception éclairage Jean Jauvin
Conception sonore Alexander MacSween
Conseil à la dramaturgie Sara Fauteux
Traduction des surtitres Bobby Theodore
Accompagnement et coaching de jeu Paul Patrick Charbonneau
Assistance à la mise en scène Alexie Pommier
Assistance à la scénographie Alizée Milot
Assistance aux costumes Carolie Delisle
Direction de production Pénélope Bourque
Direction technique Lindsay Morneau
Sonorisation Andréa Marsolais-Roy
Régie Audrey Belzile
Photos de production Thibault Carron
Crédit photos : Lise Breton