Discussion des concepteurs et comédiens avec le public
5 au 23 mars au Périscope
Durée : 1 h 15
Une pièce où la parole engagée bouscule et soulève par sa sincérité nouvelle et saisissante.
RÉSUMÉ
Dimanche à Sodome de Jordan Tannahill, traduite par le dramaturge Olivier Sylvestre, constitue une extrapolation scénique de quelques versets de la Bible où est décrite la destruction des villes de Sodome et Gomorrhe sous le coup de la colère de Dieu.
Mes commentaires
La mise en scène de Jocelyn Pelletier est extraordinaire. Les éclairages avec un lustre en forme d’obus, fait avec du verre cassé, les nombreuses lumières qui font les lunes ou le soleil et le son qui résonne à nous en faire trembler comme si on était à la fin du monde, c’est unique et vraiment créatif. Tous les comédiens étaient excellents, et je donnerais une mention spéciale pour Sophie Dion pour son rôle d’Édith changé en statue de sel qui avait un immense texte à livrer sans bouger derrière une maquette en forme de pierre de sel.
Lampadaire suspendu de l’artiste visuel Jean-François Labbé
Décor
Pour compléter le décor, une grande table, chaises, vaisselle et des cailloux dans un petit carré de sable représentant les personnages de Loth, sa femme et sa fille. Aussi, de la fumée pour montrer la destruction de la ville.
Décor Dimanche à Sodome
La pièce se veut une relecture féministe de ces événements, racontée par la femme de Loth. Dans la Bible, ce personnage n’est jamais nommé; elle n’est mentionnée qu’une seule fois lorsqu’elle est changée en statue de sel, au moment où elle désobéit à Dieu pour s’être retournée et avoir regardé la destruction de sa ville. Dans la pièce, elle s’appelle Édith et nous raconte le jour fatal de sa cité située à la fois dans un passé mythique et biblique, et un présent qui ressemble à notre époque. On voit Édith comme une personne humaine qui aime sa famille et non seulement comme une femme qui n’a pas écouté Dieu.
Les anachronismes sont voulus, même si elle lave son linge avec les autres femmes, elle a un cellulaire, une télé, etc. Cette pièce est comme un conte moderne.
Marie-Hélène Lalande Directrice de production et assistante metteure en scène
À propos des Écornifleuses
Les Écornifleuses produisent un théâtre de recherche toujours ancré dans l’actualité dont l’objectif est de faire éclater une réflexion citoyenne. Pour ce faire, elles cherchent à redonner au jeu sa force d’impact extraordinaire, à provoquer des sensations fortes et à se plonger dans un danger nécessaire au dépassement intime et collectif. Elles veulent créer avec les spectateurs une expérience théâtrale fondamentalement vivante.
Dans cette production, Les Écornifleuses font la démonstration de leur maîtrise des codes du théâtre et en profitent pour explorer la dimension sonore, qui devient partie prenante de la partition théâtrale.
Les Écornifleuses donne vie à cette histoire pour tenter de mettre un visage sur celle qui a désobéi, pour faire exister cette mère et épouse sans voix.
À propos de Tannahill
Tannahill ne dénature pas le mythe biblique, mais soudain, il lui donne une profondeur, une humanité et une perspective féministe. Dans cette version, la
finalité sera la même, mais ici, la tragédie se transforme en beauté humaine, en l’expression immense de la force qui relie des mères à leur descendance. Leur sacrifice et la puissance qu’elles déploient par amour sont ici mis en lumière. Le péché et la faiblesse de se retourner vers son passé dans le
mythe de la Bible deviennent ici le don de soi le plus pur.
L’auteur ontarien Jordan Tannahill, récipiendaire à deux reprises d’un Prix littéraire du gouverneur général, nous offre ici une relecture actualisée de la destruction de Sodome et Gomorrhe.
ANGLES INTÉRESSANTS
Décider de briser les règles
Redonner à une femme la narration de son récit
La relecture d’un mythe biblique d’un point de vue féministe
La haine engendrée par l’aveuglement des dogmes religieux
Les questions :
Qu’est-ce que l’instinct?
Comment influence-t-il nos décisions?
Distribution :
Sophie Dion
Eric LeBlanc
Raphaël Posadas
Joanie Lehoux
William Savoie
Vincent Michaud
Les crédits pour Dimanche à Sodome
Crédit photos : Lise Breton