C’est dans la quiétude de son atelier de plus de 32m2 que l’art de Jocelyne Dumont (dont le nom d’artiste est DUMONT) se construit autour d’une dualité chez l’humain. Les personnages qui émergent de ses peintures expriment une part de lumière et d’ombre, comme les deux côtés d’une même médaille. Ils ne sont jamais totalement en pleine lumière, ni jamais totalement en pleine obscurité. Cette métaphore de la vie est une réalité humaine que la peintre transpose dans son art qui marie abstrait et figuratif. Pour DUMONT, originaire de la Montérégie, qui vit aujourd’hui à Lac-Beauport, en banlieue de Québec (Canada), le dessin et la peinture ont toujours fait partie de sa vie. Ils sont ses principaux modes d’expression et son refuge.
Peu de temps après ses débuts en tant qu’artiste professionnelle, elle expose au ArtExpo à New York, à Palm Spring, à Miami et à West Palm Beach aux États-Unis, ce qui ne l’empêche pas de poursuivre ses expositions au Québec. Sa présence en territoire américain est fructueuse et elle y rencontre un certain succès qui la pousse à aller plus loin et à s’entourer de plus en plus de professionnels du monde de l’art. Son travail est évaluée par une experte en art qui établie sa valeur en considérant sa présence sur le marché américain.
Celle qui se nourrit d’images depuis l’enfance, notamment celles de Salvador DALI (1904-1989) et de CORNO (1952-2016), elle-même influencée par Andy WARHOL (1928-1987), s’inspire des regards et des formes qu’elle aime peindre en plan rapproché. Son travail se construit autour des couleurs, de la texture et du mouvement. DUMONT recherche d’emblée l’équilibre à travers une certaine intensité. La bouche pulpeuse est un élément très important dans son iconographie artistique. L’attention du public se fixe sur un élément délibérément mis en évidence dans sa composition. Cet élément évoque des souvenirs ou provoque des émotions. Personne ne reste insensible face à cette bouche qui sort du tableau pour atteindre le public.
Y aurait-il une intention cachée ? Et si ce n’était simplement qu’un prétexte au questionnement pour un public trop habitué à situer la femme comme une agente de séduction ?
Ses personnages jusqu’ici essentiellement féminins sont travaillés à l’acrylique, en techniques mixtes avec mortier et époxy. Certains autres éléments sont parfois intégrés dans sa peinture pour créer un relief particulier. Travaillées au couteau à peindre et au pinceau, l’artiste donne une dimension à ses femmes qui s’exposent à la lumière de la scène publique ou artistique mais qui, également, protègent pudiquement leur vie privée. Ces portraits imaginaires nous renvoient à l’image – le paraître – si présent dans notre société en dualité avec l’être – la vraie personnalité qui est occultée.
Le portrait ne date pas d’hier, mais peu importe ses fonctions à travers l’histoire de l’art, le mobile commun est la reconnaissance dans l’image. Ici, DUMONT utilise le portrait comme pierre angulaire d’une pensée articulée sur la perception que nous avons de soi, des autres et… des femmes dans notre société.
Sur Internet: www.artzoom.org/dumont