Collaboration spéciale, eXcentrer est une série de quatre expositions collectives qui seront présentées pendant toute une année à la Galerie d’art Desjardins de Drummondville. Représenté par quatre directrices de quatre centres d’artistes du Belgo, ce nouveau genre d’expositions pour la Galerie d’arts Desjardins apporte un rafraichissement dans ce qu’on est habitué de voir cette galerie.
Le Belgo, c’est un édifice à Montréal qui regroupent différents artistes et galeries d’arts. Les organisatrices de ces expositions sont Marthe Carrier (de la Galerie B-312), Stéphanie Chabot (du Centre des arts actuels Skol), Emmanuelle Choquette (de Arprim art imprimé) et Émilie Granjon (de CIRCA art actuel). Elles forment un groupe qui réaliseront ces expositions accessibles pour tous et de qualités exceptionnelle, présentant un large choix de techniques et de médiums.
C’est sur un fond de musique entrainante, de la DJ et artiste Julie Cloutier Delorme, que la première exposition « Dans l’intimité du leurre » s’est officiellement ouverte vendredi le 13 septembre, à la Galerie d’arts Desjardins. C’était une performance sonore, L’Aspect Stress, réalisée par Le bureau de l’APA. On pouvait également admirer les œuvres de quatre artistes, de techniques et médiums différents ayant comme thème le trompe-l’œil. Dans l’intimité du leurre nous présente des sculptures, des installations, des peintures qui attire notre curiosité et crée notre surprise, notre admiration. Je fus, comme plusieurs autres, intrigué par les œuvres et j’essayais de comprendre leurs mystères. Il y avait les œuvres de Cynthia Dinan-Mitchell, Kristi Ropeleski, Mathieu Cardin et Charles-Antoine Blais Métivier.
Dans les œuvres de Cynthia Dinan-Mitchell, il semble y avoir un sentiment dénonciateur, où la détérioration de l’environnement semble être un élément central. De ses peintures, de l’assemblage et installations, il se dégage une paix où la bataille semble figée par le temps. On voit des coquillages, plusieurs végétaux, des animaux, des crânes, un bidon d’essence, etc. Cyhthia Dinan-Mitchell y met beaucoup d’émotions et il est agréable d’admirer son œuvre. On ressent une joie, un amour de la nature mais aussi une tristesse face à la détérioration de celle-ci. Des œuvres extraordinaires qui nous amène à réfléchir.
Les œuvres de Kristi Ropeleski sont soit très grandes ou petites. Elles ont cependant un point commun : la subtilité! Dans son grand cercle jaune, on finit par apercevoir une mouche. Son portrait de femme aux cheveux remplis de fleurs vient nous chercher de par l’émotion dans son visage et les lumières qui éclairent l’œuvre, dans ses couleurs. Il y a vraiment une touche de sensibilité. L’ombre douce d’Uranus semble être une illusion de trou dans le mur. Ses œuvres intéressantes nous amènent à nous interroger sur le mystique.
Mathieu Cardin, tant qu’à lui, occupe l’espace entier avec son installation d’une chaudière à plancher, d’une vadrouille, d’une plante qui transperce le mur et nous donne une autre œuvre de l’autre côté de celui-ci, sans parler de sa pierre qui tourne sans arrêt, dans le mur, et qui nous donne aussi une autre œuvre de l’autre côté. Sa pierre tournant sans arrêt, elle donne toujours une nouvelle dimension et image à l’œuvre. Avec sa plante en trois dimensions ainsi que celle en deux dimensions sur le mur d’à côté, on croit qu’il nous donne envie de parler d’environnement. Une installation géniale qui nous mène à la curiosité.
Et enfin, les œuvres de Charles-Antoine Blais Métivier. Tout aussi intrigantes que les autres, ses œuvres sont construites à partir de matériaux recyclés, dont la majorité sont des pièces électroniques : souris, écouteurs, ordinateurs, imprimantes, etc. Le travail de la matière est très important pour lui, transformer la matière qui est déjà transformée. J’ai eu la chance de discuter un peu avec cet artiste très sympathique. Lui aussi, comme les autres exposants, a un côté mystique et illusion. Une boîte de carton par exemple, devient une imprimante ou encore deux mains tiennent des rondelles de manettes de jeu comme si c’était des lunettes, etc. Cet artiste aime travailler la matière pour en fabriquer d’autres objets. Une installation surprenante et intrigante qui nous pousse à voir au-delà des objets.
C’est une bonne idée que d’exposer des artistes de l’extérieur de Drummondville. Nous avons beaucoup de talents ici, évidemment, mais c’est bien de connaître ce qui se fait à l’extérieur. Il existe tellement de bons artistes à découvrir, au Québec. Cette exposition nous amène un vent de fraîcheur. Vous pouvez la voir à la Galerie d’art Desjardins de la Maison des Arts de Drummondville jusqu’au 27 octobre prochain. Pour connaître les heures d’ouverture, consultez ce lien.
Crédit photos: Éric Côté