Collaboration spéciale, eXcentrer est une série de quatre expositions collectives qui sont présentées depuis septembre dernier à la Galerie d’art Desjardins de Drummondville. Représenté par quatre directrices de quatre centres d’artistes du Belgo, ce nouveau genre d’expositions pour la Galerie d’arts Desjardins apporte un rafraichissement dans ce qu’on est habitué de voir à la galerie.

Brendan Flanagan – Bric-à-Brac 2

Le Belgo, c’est un édifice à Montréal qui regroupent différents artistes et galeries d’arts, situé au 372 rue Ste-Catherine Ouest. C’est, en fait, un centre regroupant environ vingt-cinq galeries d’art contemporain. Les organisatrices de ces expositions sont Marthe Carrier (de la Galerie B-312), Stéphanie Chabot (du Centre des arts actuels Skol), Emmanuelle Choquette (de Arprim art imprimé) et Émilie Granjon (de CIRCA art actuel).  Elles forment un groupe de commissaires qui ont pour tâche de réaliser et de rendre ces expositions accessibles pour tous et de qualités exceptionnelles, présentant un large choix de techniques et de médiums. À l’exception de Stéphanie Chabot, elles étaient tous présentes au vernissage. Étant dans l’impossibilité de se présenter, Stéphanie Chabot était temporairement remplacée par Julie Bruneau.

David Martineau Lachance – Boucles

La troisième exposition de quatre commence maintenant. Sous le thème « Naviguer en eaux troubles », elle sera présentée à la Galerie d’art Desjardins de Drummondville jusqu’au 8 mars 2020. Le thème fait référence à cette émotion qui émerge en nous lorsque tout ce qui nous est déconcertant devient comme amical. Cette exposition présente quatre artistes différents et talentueux: Brendan Flanagan, Jeanette Johns, David Martineau Lachance et Élise Provencher. J’ai eu la chance de les découvrir lors du vernissage se tenant le 17 janvier. Mathieu Audet, représentant de la ville de Drummondville, était présent à cette soirée.

Élise Provencher travaille les émotions avec l’argile. Elle modèle des personnages qui semble prendre vie. Ils sont en pleine construction comme les émotions qui nous habitent. Ses sculptures sont à la fois impressionnantes mais aussi dérangeantes. Il y une énergie qui nous attire et qui nous pousse à les regarder. Nous sommes portés à les étudier, à essayer de découvrir leurs messages et à les solutionner. Elles sont mystérieuses mais à la fois amicales.

 

Jeanette Johns – Earth in darkness, Earth in light

Brendan Flanagan joue avec l’immatériel pour le rendre réel. Il tente par ses techniques mixtes de matérialiser l’irréel. Il passe du numérique au concret en intégrant celui-ci dans son œuvre, d’une façon merveilleusement subtile. Ses œuvres occupent l’espace en tant que réalité physique. Ses œuvres ont de plus des liens qui se chevauchent entres elles. Elles ont tous un point commun : ce message réel de l’irréel.

David Martineau Lachance nous présente également un vidéo décontenançant. Nous voyons quatre images en même temps, dans le même temps réel. C’est un mélange d’humour et d’horreur. Ce petit film nous montre ces moments dans notre vie où des terreurs nous font peur et que celles-ci finissent par nous faire rire. Encore une fois, on ressent l’irréel devenir plus sain et palpable. L’artiste réussi bien son jeu avec ses vidéos jouant en boucle, comme une histoire ou un événement dramatique dans notre tête jusqu’au moment où nous finissons par en rire.

 

À gauche, les 4 commissaires: Julie Bureau (pour Stéphanie Chabot), Marthe Carrier, Emmanuelle Choquette et Émilie Granjon. À droite, les artistes: Brendan Flanagan, David Martineau Lachance, Élise Provencher et Jeanette Johns.

Jeanette Johns nous présente pour sa part des peintures montrant notre planète en contraste de noir, gris et blanc ainsi qu’une éclipse lunaire en évolution sur une teinte de bleu. Ses images bidimensionnelles montrent le côté énigmatique de notre système planétaire. Notre planète grise comme la lune, sur un fond blanc ou encore sur un fond noir nous la font voir d’une manière différente. Nous sommes tentés de nous approcher et de regarder notre planète de plus près. Nous avons envie de découvrir ce qu’elle nous cache encore.

Avec cette mystérieuse exposition, la Galerie d’art Desjardins réussi encore à nous émerveiller. Les œuvres nous poussent à réfléchir et les artistes qui les ont réalisées peuvent être fiers d’avoir réussis montrer la profondeur du virtuel, de tout ce qui peut déraisonner, en une image consciente, réelle et respirant pleinement. Une exposition à découvrir absolument.

Vous pouvez la voir à la Galerie d’art Desjardins de la Maison des Arts de Drummondville, au 175 rue Ringuet, jusqu’au 8 mars prochain. Pour connaître les heures d’ouverture, consultez ce lien.

Crédit photos: Éric Côté