« ENTRE MINUIT ET 1 HEURE, IL Y AURA UNE “PERF” DE TRISTAN ROBQUIN ET MAXIME BLÉRIOT, DEUX AMIS/ARTISTES AVEC QUI J’AI BEAUCOUP ÉCHANGÉ CES DERNIÈRES ANNÉES, ET POUR QUI J’AI BEAUCOUP D’ADMIRATION (CAR) CES DEUX-LÀ CHERCHENT–CREUSENT–SCRUTENT–FOUILLENT ET N’ONT PAS PEUR DE LA FANGE ET DES ÉMANATIONS QUI EN REMONTENT JUSQU’À LA SURFACE DES CHOSES, COMME IL SE DOIT QUAND ON GÉNÈRE DU FOND. / J’APPRÉCIE LEUR SANG-FROID ET LEUR LUCIDITÉ SANS FARD NI FILTRE NI MASQUE ! / ILS NE TOMBENT PAS DANS LES PIÈGES DES MODES ET TENDANCES. / ILS NE SONT PAS VICTIMES DE CES VOGUES DITES CONTEMPORAINES. /
ÉTRANGEMENT, LORSQUE JE VIENS VOIR LEURS PERFORMANCES, J’AI L’IMPRESSION D’ASSISTER À UN RITUEL DES “DERNIERS HUMAINS”… ET PARADOXALEMENT CELA DONNE DE L’ESPOIR!
CES DEUX HOMMES DANS LA VINGTAINE, JE LES AIME COMME ON AIME UN AMI–FRÈRE–PÈRE–AMANT–D’UNE AMITIÉ INDESTRUCTIBLE, ET VOUS LES PRÉSENTE AVEC ABSOLU/ENTHOUSIASME/etINITIATIQUE ! »
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Que dire de Peter James ? Être brut, radical et iconoclaste, ce performeur hors-pairs a su, au fil des décennies, se tailler une place de choix dans le milieu des arts vivants. Inspiration majeure pour certain.es, collaborateur précieux pour d’autres, Peter James aura laissé sa trace sur des dizaines de spectacles et artistes depuis 40 ans. Avec son dernier (dans le sens d’ultime) spectacle, James se lance dans le vide sans parachute avec des collaborateur.trices qu’il respecte profondément. Ainsi, sur scène et pendant cinq heures consécutives, le performeur sexagènaire aura pris tous les risques, repoussé ses limites et tenté de ne rien construire, de simplement laisser les choses exister.
Durant la première heure, les artistes se seront développé.es intinement sur la scène de la Chapelle, avec pour seul soutien une trame sonore évolutive, passant du classique au noise. Sans trop bouger, sans »jouer », ces êtres humains auront pris le temps d’exister – et nous aussi. Rarement nous aurons pu avoir autant d’espace comme public, dans une performance où les limites poreuses aurons permis à tous.tes d’exister, sans jugement ni pression.
Comme une suite de tableaux vivants, les heures défileront sans trop que l’on s’en rende compte. Alternant entre le sublime, le chaotique et la grande douceur, ce projet-fleuve nous aura permis d’accéder aux dimensions les plus intimes de notre existence. Embrassades longues et tumultueuses avec Peter Jasko, dj set apocalyptique d’Erik d’Orion, et toujours ce regard persistant de Catherine Tardif, à l’écart, comme une mort veillant sur sa proie.
EXORCISME / RÉ/DAM/TION / EXTATIQUE est un noir hurlement à la vie, à la liberté, à tout ce qui s’écroule. Même si le public était majoritairement composé d’artistes (comme c’est souvent le cas), le spectacle aurait très bien pu rejoindre des spectateur.trices moins averti.es. Certains passages sont très touchants, d’autres hilarants. Le rapport avec le public est direct et sans hypocrisie. On regrette, donc, que ce genre de projets ne soient pas plus souvent soutenus sur les scènes québécoises qui ont tendances à fuir le risque, à ne pas laisser d’espace pour exister radicalement et sans compromis.
À la fin, Peter laisse la scène aux deux jeunes artistes Tristan Robquin et Maxime Blériot. Travaillant sur un nouveau projet, les deux performeurs ont du matériel à nous mettre sous la dent. Souvent de nul part nous voyons apparaître des images fortes, empreintes d’une grande humanité – celle que l’on ne veut pas voir : la déchéance, la saleté, l’urine, le danger, le sang. Encore une fois, le sublime se frotte à ce qui nous ronge.
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Équipe
- Catherine Tardif
- Tristan Robquin
- Maxime Blériot
- Érick D’Orion
- Peter Jasko
- Basile Herrmann Philippe
- Rodolphe Gonzalez
- Jean Jauvin
Présenté le
24 Septembre 2021, 19h00
25 Septembre 2021, 19h00
à La Chapelle – Scènes Contemporaines.