Le FIFA (Festival International des Films sur l’Art) s’est déroulé du 19 mars au 31 mars 2019 à Montréal. Le festival avait une fois de plus une programmation riche et variée, alliant les projets de réalisateurs.trices de la relève autant que des artistes aguerri.es, de partout au Québec comme de l’étranger. Voici le programme triple auquel j’aurai assisté, n’étant disponible que ce soir-là.

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MIRO – DANS LA COULEUR DE SES RÊVES de Jean-Michel Meurice

Première canadienne

Inventant son chemin pas à pas, Joan Miró (1893-1983), grand artiste espagnol reconnu aussi bien comme peintre et sculpteur que comme graveur, est l’un des principaux représentants du mouvement surréaliste. S’attardant sur les vingt premières années décisives de la vie de l’artiste, ce documentaire nous fait découvrir les différentes phases créatrices de Miro, du réalisme à un système poétique de signes symboliques. Par l’entremise de pièces tangibles, bouts de papiers et carnets de notes, le film justifie la fascination pour cet artiste génial aux mille facettes qui a travaillé avec différents médiums au cours de sa carrière.

Miro étant un artiste têtu, grand bien lui a fait. Malgré qu’il ait atteint une certaine renommée relativement jeune, il n’a jamais douté de son chemin. Prenant toujours le public de court, il n’a cessé de pousser ses recherches plus loin. Ainsi, quand il organisait une nouvelle exposition de ses oeuvres récemment créées, il était déjà en atelier à travailler sur de nouvelles oeuvres à des milles de ce que le public pourrait voir dans sa présente exposition. Miro fait partie de ces artistes lunatiques ayant toujours poursuivi une quête de transcendance tout en livrant une version très personnelle de son rapport au monde. Sa pratique aura évoluée tout au long du XXe siècle, toujours encourager par Picasso, que l’on pourrait presque qualifier de mentor et qui l’incitera à se surpasser et à ne pas se contenter de ce que les gens auront attendu de lui. Le film reconstitue donc son parcours d’artiste à travers des extraits de son journal sous forme de narration et accompagné d’archives provenant de Miro lui-même.

SOLO de Christian Lalumière

Première mondiale – En présence du réalisateur de Christian Lalumière

« Une femme seule au centre du plateau. Toujours le même doute. Ne pas savoir sur quel pied danser. Exactement. En faire sa vie, son métier. » Dans Solo, le sens des mots entre en collision ou en connivence avec les mouvements. La présence des danseurs se dédouble, se fend et parfois se reconstitue. Dans le jeu entre voix intérieure et corps, l’identité apparaît complexe et riche, ouverte à l’altérité et au temps.

Jeune réalisateur prometteur, Christian Lalumière nous offre une oeuvre sensible à la direction photographique précise et efficace. Ce court-métrage de neuf minutes nous permet de bien plonger dans l’univers des danseurs de ballets, dans tout ce qu’il a de plus rigoureux, empreint de doutes et de résilience. Les tableaux sont d’une grande sensibilité et le travail de la lumière est d’une beauté soutenue. SOLO est son septième film.

WHY DO WE DANCE ? TO TOUCH THE SOUL de Marco Pianigiani

Première mondiale

Documentaire qui part à la découverte de l’univers de la danse, des chorégraphes et des danseurs. En sortant parfois le danseur de son studio pour allier nature et création, on nous présente des prestations magistrales, d’une infinie beauté. Dans une approche empreinte d’une grande sensibilité, ce documentaire nous donne à voir les liens qui unissent différents styles de danse, ramenant l’expression artistique à l’âme et à la beauté de l’artiste.

Ce film nous permet principalement de découvrir les différentes esthétiques du travail des chorégraphes à travers le monde. En alternance avec une narration offerte par Akram Khan (également chorégraphe de renommée internationale), le film nous propose de passer d’un univers à l’autre, que ce soit celui d’un travail de chorégraphie en apesanteur sur des immeubles, celui d’une danseuse de tango solo avec orchestre classique ou encore celui d’un performeur en danse bûto en plein quartier de Shibuya à Tokyo. Nous assistons au dévoilement d’artistes inspirant.es au sommet de leur art.