Jeudi 23 mars 2023, mon ami Éric et moi assistions à la première du film La cordonnière, au cinéma RGFM. La comédienne Élise Guilbault, Rose-Marie Perreault et le comédien Pierre-Yves Cardinal étaient présents, à Drummondville. Le scénariste Sylvain Guy les accompagnait. Ils ont expliqué à la centaine de personnes qui étaient présentes, comment le film a été conçu. Au départ, La cordonnière, ce sont des romans historiques de l’auteure québécoise Pauline Gill. Le scénariste Sylvain Guy a voulu adapter les romans pour la télévision. Malheureusement, le projet fut avorté pour diverses raisons, dont une saturation des séries d’époque. Quelques années plus tard, le scénariste ressort son projet d’adaptation des romans de Pauline Gill, mais cette fois-ci, pour le cinéma. C’était gagné. La pandémie de Covid-19 a chamboulé le projet. Le film a été tourné en grande partie dans le contexte de la pandémie. Le Village Québécois d’Antan de Drummondville, ainsi que quelques demeures de St-Jean-sur-le-Richelieu ont été mis à contribution pour les différents lieux de l’histoire.
Quel est donc l’histoire de ce film d’époque ? Nous suivons une partie de la vie de Victoire Du Sault, qui a décidé de devenir la première femme à devenir cordonnière, au Québec, malgré ce que les gens en pensaient. De plus, nous suivons sa relation avec les Dufresne, nouvellement arrivé dans le village. Bien vite, Victoire s’amourachera du père de la famille Dufresne, George-Noël, mais fera un mariage de raison avec l’un des fils Dufresne, Thomas. À l’approche de sa mort, après avoir fait fortune, Victoire doit confier un lourd secret de famille à son fils ainé, afin de se déculpabiliser.
Est-ce bon ? La réponse est oui. C’est un bon divertissement qui plaira à un certain public averti. Rose-Marie Perreault, qui joue la jeune Victoire, porte littéralement le film sur ses épaules. On croit à son interprétation de la jeune Victoire. Élise Guilbault, qui joue la Victoire plus âgée, est plus sobre, plus nuancé dans son interprétation. Nous y avons vu une certaine ressemblance physique avec Lady Violet, de la série Downton Abbey. Pierre-Yves Cardinal joue George-Noël Dufresne, le père de famille dont Victoire s’amourachera. Son interprétation est juste, si bien que l’on comprend pourquoi Victoire va aimer cet homme.
Le film avait été annoncé au public, dans les annonces du cinéma, comme l’histoire de la première femme cordonnière, au Québec. C’est en partie vrai. Sauf que, les trois quarts du film tournent autour de la relation amoureuse de Victoire avec George-Noël et de son fils, Thomas. C’est comme si, le scénariste avait oublié l’idée de départ, pour se concentrer sur le triangle amoureux. Le spectateur qui s’attend à découvrir l’histoire de la première femme cordonnière, au Québec, risque d’être dérouté et déçu par ce changement de cap. De plus, le film est réellement pour un public averti. Était-ce nécessaire de montrer plusieurs scènes de sexe et de la nudité frontale ? À mon avis, ce n’était pas nécessaire. De plus, pouvait-on suggérer ces scènes ? Oui.
Le film est une quasi-narration des souvenirs de Victoire, alors qu’elle est tout près de mourir. On la voit dans ses somptueuses robes. On voit une partie de sa maison. On voit ses fils. Une mention spéciale pour Frédéric Milaire-Zouvi pour son rôle d’Oscar Dufresne, le fils aîné de Victoire. Il est méconnaissable dans ce rôle. Le spectateur aurait aimé en connaître davantage sur cette partie de la vie de Victoire. Comment Victoire a acquis sa maison de Montréal ? Que sont devenus les fils de Victoire ? Comment Victoire a su développer sa fortune ? Le film n’en souffle pas un mot. C’est vraiment dommage de s’être attardé autant sur la relation amoureuse de Victoire et non sur l’aspect de son entreprise.
Bref, même si le film déçoit au niveau de l’aspect historique, la cordonnière demeure tout de même un bon divertissement. Il ne vous restera qu’à vous procurer les romans de Pauline Gill afin d’en apprendre plus sur la cordonnière Victoire Du Sault.
Crédit photo: cinoche.com