Pour la vingt-cinquième année, La Ressourcerie Transition Inc. de Drummondville, récupère et donne une 2e vie à plusieurs objets de la vie courante : meubles, vêtements, outils, décoration, livres, musique et film, etc.. Une amie m’a demandé si ceci pouvait entrer dans le type d’article sur Artsetculture.ca. Puisque de plus en plus, les gens récupèrent et achètent des articles usagers, c’est devenu une habitude courante dans notre culture. Alors j’ai accepté de passer une entrevue avec le directeur de La Ressourcerie Transition Inc., pour faire connaître l’organisme sans but lucratif.
Éric Côté : Qu’est-ce que La Ressourcerie Transition Inc.?
Jean-Yves : C’est un magasin où l’on fait en sorte qu’on détourne des objets, pour leur donner une deuxième vie. Nous avons une fonction de réduire les matières résiduelles. On dit deuxième vie mais parfois c’est plus qu’une deuxième vie. Des gens achètent ici et ramène ici pour donner la chance à quelqu’un d’autre de l’utiliser. C’est ce qui fait que l’objet en question peut durer extrêmement longtemps. On constate que nous sommes dans la surconsommation et on le commerce fonctionne bien.
Certaines personnes vont dire que c’est moi, mais je dis que c’est l’équipe et aussi, c’est plus que ça. Je suis arrivé ici il y a un an et demi environ. Et mes prédécesseurs avaient fait certains choix de matières, comme entre autres la quincaillerie. Pour eux, ce n’était pas important et avait sorti tout ça. Mais ce n’est pas ça La Ressourcerie. La Ressourcerie c’est vraiment de retourner sur le plancher de vente, tout ce qui peut être vendable. Le premier critère de mon équipe est : Est-ce que c’est vendable? Il y a un CA pour La Ressourcerie Transition. Et comme par exemple, si on voit que la papeterie nous rapporte 1000$ par mois, c’est déjà ça. Si je suis obligé d’apporter des choses à l’Écocentre, je pais l’essence, mes employés et le camion. Je perds à ce moment-là. Donc entre le vendre pas cher ou de payer pour le récupérer, j’aime mieux le vendre pas cher. Il suffit juste d’optimiser l’espace pour en vendre plus.
Et La Ressourcerie profite à tous les gens. Les fins et débuts de mois sont très achalandé mais aussi 20% de ma clientèle sont des nouveaux arrivants. Ils achètent un peu de tout ce qu’ils peuvent acheter, pour meubler leur logis : coutellerie, crayons de couleurs pour les enfants, etc..
J’ai besoin de plus de main d’œuvre pour vider mon entrepôt. Mais je suis content d’avoir presque la même bonne équipe depuis un an et demi. L’équipe fonctionne bien.
É.C. : Il y a du bénévolat…
J.-Y. : J’en ai un peu à l’occasion qui viennent donner un coup de pouce. Un bel exemple, il y a le groupe Partance, un groupe qui vient en aide aux femmes, qui vient donner un coup de main de temps en temps. Ce sont des femmes en réintégration d’emploi donc c’est une belle façon de réintégrer le travail. Même si c’est deux ou trois heures par semaine, ça aide énormément. Et ils vont me donner un sacré bon coup de pouce pour remplir ma mission qui est environnementale. Il y a encore des choses qui se véhiculent comme : « On est là pour aider les pauvres ». J’aide tout le monde. S’il y a une personne qui a l’environnement à cœur, c’est son magasin. Ce n’est pas juste pour le prix, c’est par rapport à l’environnement.
J’essaie de donner aux employés et bénévoles ce à quoi ça les rend heureux. Par exemple, le secteur de l’électronique. Juste ce qui se vend en électronique suffit à payer mon employé dans ce secteur. En plus d’être un dépôt pour les Serpuariens (lire : Sers pu à rien). Les gens apportent ça ici. Si c’est encore utilisable, je le revends et sinon, je l’envoie pour la récupération. Ils démantèlent l’objet et récupèrent ce qu’ils peuvent, Rien n’est perdu, ou presque. Et c’est fait de façon sécuritaire, comme récupérer le gaz dans un frigidaire.
J’ai créé un nouveau logo « Je soutiens l’économie circulaire » dans la MRC. Et le fait de créer ça ici, les objets restent dans la MRC. C’est sûr que je n’ai pas le contrôle si quelqu’un vient de Sherbrooke pour acheter des choses, mais c’est tant mieux!
Nous venons aussi d’avoir une nouvelle certification, celle pour les électroménagers (tout ce qui est réfrigéré) : les frigidaires, les congélateurs, les climatiseurs, les déshumidificateurs. Je suis un point de dépôt officiel, les gens peuvent m’amener ça ici. S’ils fonctionnent, je les remets sur le plancher et sinon, je suis certifié avec GoRecycle pour retirer les halocarbures et je les envoie chez Midbec et vont le démanteler pour le recycler.
Alors on essaie de remplir le plus possible notre mission de A à Z. On aide les gens plus démunis mais aussi tout le monde. Par exemple, j’ai un manteau qui se vend 80,00$ à la friperie. Ce manteau en vaut 300,00$, neuf mais il est encore en très belle condition. Certains trouvent ça cher. Mais si je vends mon manteau à 10,00$, je paie comment mon loyer, mon camion, l’électricité, l’essence, mes employés, mes assurances, etc.?
É.C. : Vous avez le titre d’OSBL mais vous avez quand même des choses à payer.
J.-Y. : Oui et je suis chanceux cette année, ça faisait longtemps qu’on n’y était pas arrivé. Mais nous avons été pas mal autosuffisant, assez pour faire un peu d’argent. Je dois réinjecter cet argent et ma priorité sera dans les salaires. Si je ne fais pas d’argent, je ne peux augmenter les salaires et si je ne peux augmenter les salaires, les personnes cherchent un travail ailleurs. J’ai aussi un camion qui est dû pour être changé. Le but de faire de l’argent est pas mal sain mais c’est aussi de le réinvestir là où les besoins se font sentir.
É.C. : Il y a un souper spectacle bénéfice qui s’en vient samedi le 19 octobre prochain. Les profits seront pour aider à payer le camion, les salaires, le loyer, etc.?
J.-Y. : Ça retourne spécifiquement à La Ressourcerie. Quand on a pensé à ça, l’hiver dernier ou au printemps, on fêtait notre vingt-cinquième cette année. On s’est dit qu’on n’est pas connu, il faut faire quelque chose, pourquoi pas un souper spaghetti, un souper spectacle. Il va y avoir beaucoup de prix de présence de tirés et aussi un groupe de musique qui va animer la soirée, le groupe Midnight Groove. Ça se passe au Centre Communautaire St-Pierre et à minuit, c’est fini. Ça va permettre aux gens de nous connaître un peu, on a vendu quand même pas mal de billets jusqu’à maintenant. Il en reste encore à vendre d’ici le 14 octobre car nous devons confirmer le nombre de personnes. Les gens peuvent appeler à La Ressourcerie Transition Inc. au 819 472-8076 ou encore écrire à direction@ressourcerietransition.com pour réserver leurs billets au coût de 30,00$. Est-ce qu’on en fera un autre l’an prochain? On verra!
Les centres de tables seront tirés, en plus de certificats cadeaux de La Ressourcerie Transition dont un de 100,00$ et d’autres à 25,00$ pour rappeler le vingt-cinquième anniversaire et pleins d’autres prix. Les prix seront bientôt indiqués sur la page Facebook de La Ressourcerie Transition Inc.. Et pour ceux qui veulent venir que pour la soirée, c’est 20,00$. Il y aura un bar sur place pour les breuvages.
É.C. : Merci Jean-Yves pour cette entrevue.
J.-Y. : Merci.
J’ai écourté un peu l’entrevue parce qu’on s’est parlé pendant près d’une heure, mais vous avez une meilleure idée de ce qu’est La Ressourcerie Transition Inc., qui est située au 196 rue Dorion, à Drummondville. Cet organisme fêtera ses vingt cinq ans, avec vous, le 19 octobre prochain, à 18h, au Centre Communautaire St-Pierre, 553 rue St-Alfred à Drummondville, sous forme de souper spectacle bénéfice. Le souper comprend : Un verre de vin, salade césar, spaghetti, dessert et café à volonté. Le souper est suivi du spectacle du groupe Midnight Groove accompagné de tirages de nombreux prix. Pour réserver : par téléphone au 819 472-8076 ou encore par courriel à direction@ressourcerietransition.com.
Crédit photos: La Ressourcerie Transition Inc.