Au Trident du 23 avril au 17 mai 2025
Texte de MARIE-ÈVE THUOT
Adaptation pour la scène de SOPHIE VAILLANCOURT-LÉONARD
Mise en scène de DANIELLE LE SAUX-FARMER
Déjà venu le temps du dernier spectacle de la saison! C’est cette semaine que la grande équipe de La trajectoire des confettis s’installera dans la salle Octave-Crémazie, après avoir habité la salle de répétition depuis le début du mois de mars! Et c’est mercredi prochain que l’aboutissement des dernières semaines de travail se rendra enfin à vous!
Lorsque j’ai vu ces 13 interprètes prendre d’assaut la salle de répétition, j’ai d’abord été ému puis j’ai été fasciné à nouveau par ce récit qui m’avait fait trembler! Cette fois-ci, les mots s’inscrivent dans des corps, l’intimité se déploie dans des gestes et l’amour, quoique questionné sur tous les angles, se manifeste tant chez les personnages qu’à travers les membres de cette prodigieuse famille théâtrale!
Olivier Arteau, directeur artistique
Ce projet, c’est un vertige.
Celui qu’on ressent devant la voie lactée : vaste, mouvante, peuplée de points brillants qui cherchent un sens — une forme. Ces confettis humains, projetés dans l’existence, nous ont bouleversées. Nous les avons interrogés pour leur donner voix, corps, souffle.
Danielle Le Saux-Farmer et Sophie Vaillancourt-Léonard leur beau-père, leurs amoureuses et leurs enfants, leurs amours et leurs déchirements et parfois, leurs beuveries et leurs chats abandonnés.
La fresque de personnages, kaléidoscopique, permet de dépeindre la multiplicité des points de vue sur le couple, sur la famille et sur la fraternité. Les enjeux sur ces relations se confrontent, sans jamais se dénigrer, et nous laissent avec la sensation qu’il n’existe pas une éthique à ces sujets, mais des éthiques.
Olivier Arteau
Une trajectoire d’intimité : quand le Trident fait appel à la direction d’intimité
En 2023, avec la production de N’essuie jamais de larmes sans gants, Le Trident est devenu le premier théâtre institutionnel au Canada à avoir intégré la direction d’intimité dans sa pratique artistique. Par ce geste, Le Trident affirme sa volonté de transformer une culture théâtrale marquée, parfois, par des rapports hiérarchiques ambigus et où l’intégrité des interprètes est parfois mise de côté au profit de l’audace. Une direction d’intimité a donc fait partie intégrante du processus de création du spectacle, permettant à des interprètes, comme Sarah Villeneuve-Desjardins et Laurent Fecteau-Nadeau, d’apprivoiser leurs scènes intimes sur scène.
Ça nous a permis de nous positionner l’un vis-à-vis de l’autre et d’avoir un consentement actif. Il n’y a plus de malaises possibles. C’est un cadre que l’on se donne pour entrer dans une relation de travail physique et de se connecter ensemble.
Laurent Fecteau-Nadeau, interprète de Zack
Ça permet de montrer la vie comme elle est sur scène. L’intimité fait partie de la vie. Et on peut la montrer sans en faire tout un plat, parce que c’est bien encadré et c’est une bonne chose. On ne fait pas notre métier pour être confortables, mais le faire dans le respect, ça change tout!
Sarah Villeneuve-Desjardins, interprète de Charlie
Ensemble, avec l’équipe de création – des interprètes généreux et brillants, des conceptrices et concepteurs visionnaires qui ont imaginé cet écrin évolutif pour faire émerger toute l’intimité des récits – nous avons eu ce sentiment rare de marcher ensemble dans le noir avec la même lanterne. Par les temps qui courent et dans ce paradigme social catastrophique, ce genre de lumière dans le processus et le spectacle agit comme un baume et une réparation.
Leurs histoires sont les nôtres, dans la plus grande simplicité. Nous avons en effet une immense tendresse pour ces personnages – incarnés par 13 grand·es artistes : maladroit·es, furieux·euses, perdu·es, libres. Ils et elles sont tous et toutes né·es d’un désir de comprendre ce que c’est que d’aimer — ou d’échouer à aimer.
Danielle Le Saux-Farmer et Sophie Vaillancourt
Crédit photo en répétition : Stéphane Bourgeois