Benoît Pilon réalise un film grandiose sur l’enseignement et la découverte de soi. Le club Vinland, qui prendra l’affiche ce vendredi 6 aout dans les salles du Québec est un chef d’œuvre et se veut un hommage à ces enseignants qui nous ont marqué et aidé à devenir qui nous sommes aujourd’hui.
L’histoire se déroule en 1949, dans un collège de garçons du Québec. Le frère Jean (Sébastien Ricard), avec ses idées avant-gardistes et adoré de ses élèves, dérange auprès des frères de sa communauté. Malgré les avertissements de ses supérieurs, il suit son but d’apprendre à ses élèves à suivre leurs rêves et de les aider à devenir ce qu’ils doivent devenir. L’arrivé d’un nouvel élève, Émile Lacombe (Arnaud Vachon, que l’on voit à l’écran pour la première fois), nouvellement sans père, l’amènera à pousser plus loin son envie d’enseigner. Convaincu que les viking ont découvert l’Amérique (appelé alors le Vinland) bien avant Christophe Colomb, il mènera des fouilles archéologiques avec ses élèves pour prouver qu’il a raison, ce qui dérangera quelques-uns de ses confrères.
Le jeu des acteurs est incroyablement crédible. Chacun des personnages nous sont soit sympathiques ou soit « méchants ». Je dis méchants entre guillemets puisque dans le fond, ils avaient la pensée de cette époque qui était d’enseigner les jeunes à devenir de bons chrétiens, qui travaillent bien la terre. Du côté des adultes, c’est une équipe d’acteurs connus et toujours aussi impressionnants : Rémy Girard (le frère Léon, directeur du collège), Sébastien Ricard (frère Jean), François Papineau (frère Cyprien), Fabien Cloutier (frère Lucien), Émilie Bibeau (Marguerite, la mère d’Émile), Xavier Huard (frère Mathieu) et Guy Thauvette (frère Roséa, appelé le frère visiteur). Chez les jeunes, pour la plupart, ce sont des nouveaux visages : Arnaud Vachon (Émile Lacombe), Alexandre Perreault (Jérôme) qui avait une petite expérience en cinéma déjà (on l’a vue dans le court métrage Fauve en 2018), Alexis Guay (Chouinard) qu’on a vu dans Les rois mongols en 2017 et Xavier Rivard-Désy (François).
La photographie est extraordinaire. Ils ont filmé les lieux extérieurs et intérieurs du couvent de Saint-Césaire et placé celui-ci dans un décor de Charlevoix, puisque l’action se passe à cet endroit. Je reconnaissais le bâtiment mais pas les lieux. J’ai compris lorsque Benoît Pilon m’a expliqué.
Peu importe que vous soyez enseignants ou non, ce film vous touchera et vous rappellera des souvenirs de votre enfance. Nous avons tous eu, dans un moment de notre vie, un(e) enseignant(e) qui nous a marqué positivement, au point où finalement, nous sommes devenus qui nous sommes aujourd’hui. Personnellement, mon goût de l’écriture me vient de mes deux enseignants de français au secondaire, Jean-Guy Dupuis et Robert Aubry, mon attirance pour l’art et l’enseignement me vient de mon enseignante Marie-Claude Denault et mon envie de réaliser mes rêves et de vivre, elle me vient de Serge Crête et Robert Aubry : « Oh capitaine, mon capitaine! », comme dirait le personnage du film de La société des poètes disparus. Merci à mes professeurs. Dans le générique, à la fin du film, les acteurs nomment chacun un professeur qui les ont inspirés dans leur enfance.
Réalisé par Benoît Pilon, produit par Chantal Lafleur et écrit par Normand Bergeron, Marc Robitaille et Benoît Pilon, Le club Vinland est un film grandiose. Il se veut un hommage à ces enseignants qui inspirent, qui apportent de la couleur dans la vie des jeunes, qui les aide à devenir qui ils doivent devenir et qui les aident à réaliser leurs rêves. « Le courage, c’est de le faire quand même, même si tu as peur. », dirait le frère Jean. Alors, foncez! Osez vos rêves, même si vous avez peur. Il n’y a pas d’âge pour avoir des rêves. Le film sera en salle le 6 août prochain.
Crédit photos: Les films Opale