À chaque année, nous vous offrons la possibilité de découvrir des oeuvres littéraires provenant de nos partenaires à l’international. Set Margins est une maison d’édition qui s’intéresse aux croisements entre design, art et politique. Nous vous présentons trois de leurs récentes parutions en espérant vous donner envie d’en découvrir plus sur cette maison d’édition bien particulière et qui mérite qu’on l’encourage ! On y parle principalement de recherche, du concept de temps dans une résidence artistique et de production culturelle progressive. Trois thématiques qui peuvent facilement faire écho à notre contexte artistique québécois.

Pour plus d’infos : https://www.setmargins.press

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Hands on research for artists and educators

Miriam Rasch, Jojanneke Gijsen, Harma Staal ( eds.)

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Tel que décrit à la page 59 du livre, une question de recherche est : encore non répondu, ouverte (pas une question pouvant être répondu par oui ou non), spécifique, clair et concise ; un travail en processus et un guide pour accompagner notre pratique artistique.

La recherche artistique au Québec est encore largement sous-représentée, surtout en dehors des lieux académiques. Pourtant, elle est à la source de bon nombre de projets artistiques de qualité et de démarches artistiques abouties. Considérant le contexte de plus en plus précaire dans le milieu des arts, et considérant que l’impérialisme économique pousse toujours plus les artistes à produire plutôt qu’à réfléchir, il est nécessaire de développer et imaginer des situations dans lesquelles la recherche artistique est considérée comme la base de toute pratique artistique – et non pas un simple luxe.

La recherche peut se faire autant de manière collective (par des brainstorm, des discussions de groupe, des entrevues, des retours des pairs ou des périodes de lectures en groupe) qu’individuelle et personnelle (tenir un journal de réflexion, apprendre à cartographier ses intuitions, réfléchir à haute voix et s’enregistrer, dessiner…).

Le livre offre, en 6 chapitres, un aperçu des pratiques d’artistes ayant passé par l’Académie Willem de Kooning de Rotterdam à travers les sujets suivants : la recherche du contexte, documenter sa recherche, la recherche participative, rendre la recherche publique, rechercher en faisant et faire de la rétroaction sur la recherche.

Petit livre très facile et agréable à lire, soutenu par un design impeccable, Hands on research est un outil qui devrait se trouver dans la bibliothèque de tout artiste désirant creuser et réfléchir à sa pratique artistique.

Set Margins propose de nombreux livres de qualité, et magnifiquement conçus, abordant ces thématiques. Hands on research fait partie de ces oeuvres.

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• Typesoftcover
• Dimensions148 x 210 mm / 5.82 x 8.27 inch (portrait)
• Pages104
• ISBN978-90-834041-6-5
• LanguageEnglish
• Release date20240929
• BindingSwiss binding
• Colorfull colour
• PrinterUAB Petro ofsetas, Vilnius, LT
• FontZurich and Georgia
• Image specs86 full color images

https://www.setmargins.press/books/hands-on-research-for-artists-designers-educators

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Configurations of Time

Imagining Other Temporalities in the Artist Residency

Angela Serino

This book offers an alternate lens to rethink how we process art—and life—inside residency time. If you have done a residency, or are going to take part in one; if you are passionate about supporting artists’ processes in the best possible ways; or if you are fascinated by theories of time and how artists have worked with time, then this project amalgamates many threads to help you arrive at possible future ways of thinking.

Looking beyond the conventional and managerial, Angela Serino sets out in search of what is put in motion by the experience of being “in residence” that is not instantly visible or quantifiable. In a culture where the pressure to produce tangible results is paramount, Configurations of Time holds space for an environment that values process in its own right, unlearning and research. Finding inspiration from a wide range of artists’ works and conceptualisations of time in science and cultural theory, such as Carlo Rovelli, Lisa Baraitser, and María Puig de la Bellacasa, Serino looks at how time is spent in residencies through the different and overlapping concepts of space time, care time, and soil time.

Through speculative storytelling and fostered by analytical hypotheses and first-hand experiences, this book offers an alternative reference guide. It creates a highly poetic space, providing insights into the ethics of the residency field in today’s accelerated and contested times.

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Quiconque a déjà fait une résidence d’artiste connaît l’enjeu et le stress (que l’on s’impose parfois seul.e) de devoir profiter au maximum du temps imparti et, idéalement, de produire quelque chose – ou du moins de terminer la résidence avec quelque chose de concret. Angela Serino, autrice du livre, nous invite à réfléchir à ce qu’une résidence peut réellement nous apporter, en dehors du cadre productiviste et conventionnel que ces moments nous proposent.

Le livre est séparé en quatre partie : la configuration du temps, l’espace temps (Space time), le soin dans le temps (Care time) et la terre dans le temps (Soil time).

L’autrice questionne, suite à une fin de semaine de conférence au Italian Network of Artistic Residencies, comment cibler ce qui est visible et invisible dans une résidence d’artiste. Parfois, les choses qui nous habitent le plus pendant ces moments de travail sont aussi les plus difficiles à articuler et ne prennent forme, ne deviennent visibles que plusieurs semaines ou mois plus tard. Ainsi, dans cette dimension invisible, Serino propose trois catégories (nommées ci-haut dans les chapitres).

Souvent, nous pensons que la résidence commence au moment où nous entrons dans l’espace. Mais si nous étirons cette conception (et donc le temps) avant et après également, comment cela reconfigure-t-il notre perception de notre travail ? Pensons-nous à ces questions quand nous revenons chez nous le soir, après une journée intense de réflexion et de travail ? Bien sûr que oui. Mais quand la résidence se termine, que reste-t-il, avec quoi repartons-nous ? L’autrice nous invite alors à développer une réflexion sur des manières de découpler le temps et l’espace de résidence, et voir comment notre travail peut exister en dehors de cette configuration. Réfléchir à la notion du Care time permet de pousser l’exercice de pensée plus loin : quand nous sommes en résidence, comment est-il possible de prendre soin de ce processus vulnérabilisant ? Comment les structures qui nous accueille permettent-elles réellement de prendre soin des artistes ? Cela demande se pouvoir reconnaître ses privilèges comme plateforme et par conséquent réfléchir à l’accès qui est donné pour ces lieux. Recevoir un.e artiste en résidence ne peut être qu’un prêt d’espace et une rémunération pour permettre à l’artiste de dégager du temps pour se concentrer sur sa résidence. Il faut aussi pouvoir proposer un accompagnement bienveillant et la possibilité de créer un véritable lien entre les artistes et l’équipe organisant la résidence. Finalement, dans le Soil time, l’autrice questionne la manière dont une résidence artistique devrait pouvoir se connecter à son écosystème institutionnel, et proposer des manières d’entrer en connexion, de développer le sentiment de codépendance dans un milieu aussi effervescence et aux pratiques parfois perçues comme abstraites par le commun des mortels.

Encore une fois, ce petit livre peut être un aide-mémoire précieux pouvant accompagner autant les artistes que les personnes qui organisent et gèrent des résidences, pour nous aider collectivement à sortir des carcans dans lesquels l’institutionnalisation nous embourbent.

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Dimensions140 x 215 mm / 5.51 » x 8.46 » inch (portrait)

• Pages112
• ISBN978-90-834041-9-6
• LanguageEnglish
• Release date20240819
• Bindingsewn and glued
• PaperMunken Print Cream 1.5, 80 gms (inside) and Munken Print Rough, 300 gms (cover)
• Edition1500
• Color4/4 inside, 1 pms cover
• PrinterPrinton, Tallin (Est.)
• FontCMU Serif, Acumin
• Image specs17 full color images, 20 black-white images.
• DetailsFoil of title on cover

Care where no-one does

A grassroots style guide to progressive cultural production, anticipating neoliberal to national conservative times.

Freek Lomme

Urging a grassroots style based on activist engagement, entrepreneurship, design and more, this book offers opposing perspectives on independent, progressive cultural production out of small initiative, sustainable and growing. It pushes a truly liberal-minded exchange, moving from neoliberal capitalism into the era of national conservatism.

The book offers no evidence but shares experiences and perspectives with analytical support, which equally brings a rhetorical style to be distrusted. It could speak to anyone interested in mobilizing energy to change the hegemony and may equally speak to people interested in civil society and democracy. The book hopes to spark a different economy to production: one based on trust and engagement wherever possible!

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Care where no one does est un recueil regroupant une vingtaine de textes écrits par Freek Lomme dans la dernière décennie. S’intéressant au concept de la production culturelle progressive, l’auteur développe une pensée qui cartographie bien l’horizon dans lequel les milieux artistiques se trouvent. La vision de Lomme de cette production culturelle progressive est basée notamment sur la variété d’approches, encourageant la tolérance, stimulant la curiosité et l’engagement. Flirtant avec les notions de précariat dans cet essai, il est bon de se demander comment réellement transformer les milieux et structures organisationnelles dans lesquelles nous évoluons.

L’auteur propose de revenir à l’essence même des mots proposés : produire / culture / progressive. S’il faut produire quelque chose, il faut donc appeler une force de travail pour que cela arrive. Dès lors se pose la question épineuse du temps de travail investi, de la charge de travail que l’on prend et de ce qu’on l’on reçoit en retour. Lomme dit qu’on ne peut pas se fier aux salaires pour faire entrer dans nos heures ce qu’on devrait réellement prendre en charge. Il faut sortir de la logique du travail rémunéré quand on essaye de développer des structures indépendantes, car de toute façon même dans les institutions financés le temps de travail invisible n’est jamais vraiment comptabilisé. De plus, travailler dans un cadre institutionnel à tendance à nous garder dans la cours du travail fonctionnarial, du travail rémunéré et de nous garder chacun.e dans nos îlots – ce qui ne fait que perpétuer le status quo et ne participe donc pas de manière progressive à la production culturelle.

L’auteur propose une multitude d’approches sans forcément imposer de solutions faciles et toutes faites. En lisant l’essai (qui est une suite de courts textes abordant un thème chaque), se dessine une trame ouverte qui nous incite à se positionner dans le champ culturel, et surtout de réfléchir à ce qui nous anime socialement et politiquement à prendre action, à développer des initiatives et mettre sur pied des structures indépendantes qui servent à toustes.

Bien que ces textes soient issus d’un contexte culturel différent de celui dans lequel nous sommes au Québec, probablement un peu moins contaminé par le néolibéralisme économique, cet essai nous offre la possibilité de prendre du recul sur notre posture et réfléchir à notre capacité d’action dans un milieu toujours plus précaire.

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Dimensions125 x 197 mm / 4.92 x 7.75 inch (portrait)

• Pages116
• ISBN978-90-834041-5-8
• LanguageEnglish
• Release date20240729
• BindingSwiss bound
• PaperOlin Design Regular white, cover 300 gms, inside 90 gms
• ColorBlack
• PrinterPrinton, Tallin (Est.)
• FontTonka by Celine Hurka, Lao MN and AdornoNoveau by Salvador Rodriguez Diego Aravena