Natasha Kanapé Fontaine donne voix à son recueil de poésie Bleuets et abricots, du 26 août au 7 septembre à La Chapelle, scènes contemporaines.
« Je parle pour nous. »
Natasha Kanapé Fontaine parle pour le peuple Innu. Elle nous en parle et de son poème Bleuets et abricots (paru en 2016 chez Mémoire d’encrier) qu’elle porte sur la scène de La Chapelle pour une dizaine de représentations.
La voilà donc vêtue de noir et plongée dans une obscurité éclairée seulement par trois toiles ronde et carrées, beiges et rouges et libres d’interprétation.
Natasha Kanapé Fontaine marche autour d’un cercle tracé par terre où elle joue à entrer, sortir et s’arrêter, occupe l’espace et prend son temps pour poser devant nous sa parole animée par une juste colère mais portée surtout par l’espoir et une sûre générosité.
Elle marche mais pas seulement. Elle danse un peu et change de vêtements, nous interpelle et fait passer dans les rangs de pleines corbeilles de bleuets (pas d’abricots?). Si ces mises en scène illustrent le propos, elles l’éparpillent aussi et atténuent par là la force de l’essentiel, les mots, que leur auteure a choisi de nous dire tout haut.
Natasha Kanapé Fontaine parle en innu, en français. Elle chante aussi, mais sa voix n’est pas toujours juste alors et malheureusement. Elle se perd aussi, en plaintes et en hurlements prolongés, là où un cri, à la fois vrai et travaillé, aurait suffi.
Elle fait usage d’un micro, de micros même et c’est dommage car sa présence est belle et bien là, en sa simple personne qui n’avait pas besoin d’artifices pour se faire écouter.
En dépit de ses quelques défauts, Tshishikushkueu laisse en nous néanmoins une forte impression.
Crédits photographiques : Audet Photo