L’Opéra de Montréal présente Das Rheingold, le premier volet de la tétralogie de Richard Wagner, du 10 au 17 novembre à la Place des Arts.

Au fond du Rhin brille l’or. Depuis la nuit des temps veillent sur lui Woglinde, Wellgunde et Flosshilde. Vient alors Alberich, qui brûle de posséder au moins une des filles du Rhin. Repoussé pour sa laideur et ridiculisé, le Nibelung maudit l’amour et s’empare de l’or pour forger un anneau.

Cet anneau qui fait de son possesseur le maître du monde rend pourtant esclave celui qui le porte, incapable qu’il est de s’en défaire. S’en emparent à leur tour Wotan, le roi des dieux, puis Fasolt et Fafner, les géants qui le réclament comme paiement pour le Walhalla qu’ils ont fini de bâtir pour Wotan et sa femme Fricka. Maudit par Alberich dépossédé de son trésor, l’anneau séduit les uns et les autres mai pas Loge, le dieu du feu aux motivations ambiguës, pas plus que l’énigmatique Erda.

En quatre scènes qui vont du fond du Rhin aux portes du Walhalla, en passant par la retraite des dieux au sommet d’une montagne et les cavernes brumeuses de Nibelheim – royaume des Nibelungen –, Das Rheingold raconte l’or et les tourments de ceux qui ont le malheur d’être attiré par le pouvoir qu’il promet.

C’est dans la salle Wilfrid Pelletier de la Place des arts que L’Or du Rhin a trouvé son écrin. L’adaptation du metteur en scène Brian Staufenbiel met l’opéra de Richard Wagner au goût du jour de manière ingénieuse et étonnante. L’Orchestre Métropolitain, dirigé par la baguette de Michael Christie, se retrouve ainsi au fond de la scène, libérant la fosse qui devient tour à tour le fond du Rhin et les fournaises de Nibelheim.

Un écran tombe comme un rideau, ponctuellement, pour montrer vaguelettes, éclairs, rouages ou arc-en-ciel et les calquer sur l’ambiance de chaque scène, en plus de rendre fluides les transitions entre l’en haut où vivent les dieux et l’en bas où règne le maître des Nibelungen. Ces ombres chinoises de David Murakami font partie des multiples astuces scéniques qui ajoutent une touche futuriste au chef d’oeuvre épique, onirique et inspiré des légendes germaniques, en plus de rendre attractifs les dialogues parfois un peu longs entre les protagonistes wagnériens.

Pour accompagner la « la grande majestueuse basse » qu’est Nathan Berg dans le rôle d’Alberich, on retrouve Rian McKinny dans le rôle de Wotan, Aidan Ferguson dans celui de Fricka, Caroline Bleau dans celui de la déesse Freia, Gregory Dahl et Steeve Michaud dans ceux des dieux Donner et Froh. Les géants Fasholt et Fafnir sont pour leur part campés par Julian Close et Soloman Howard, et le Nibelung Mime par David Cangelosi. Andrea Núñez, Florence Bourget et Carolin Sproule jouent quant à elles les filles du Rhin. Enfin, Roger Honeywell et Catherine Daniel tiennent les rôles de Loge et d’Erda.

Premier volet de la tétralogie de richard Wagner intitulée L’Anneau du Nibelung (également appelée cycle du Ring), le prologue Das Rheingold (L’Or du Rhin en français) est suivi par La Walkyrie, Siegfried et se conclut avec Le Crépuscule des dieux.

Compositeur et librettiste : Richard Wagner
Chef d’orchestre : Michael Christie
Metteur en scène et concepteur des décors : Brian Staufenbiel
Costumes : Mathew J. Lefebvre
Éclairages : Nicole Pearce
Projections : David Murakami
Pianiste-répétitrice : Louise-André Baril