« Le Premier Mouvement de l’Immobile » est un spectacle immersif d’une durée d’une heure évoquant l’œuvre du compositeur italien Giacinto Scelsi, inspiré du documentaire éponyme du cinéaste  franco-italien Sebastiano d’Ayala Valva. Cet événement unique aura lieu le vendredi 22 avril 2022 à la Cathédrale Christ Church de Montréal à 19h30.

Duo Airs

Artiste très mystérieux de la musique d’avant-garde de l’après-guerre, Scelsi vécut la majeure partie de sa vie inconnu et isolé dans son appartement à Rome, ne permettant à personne de le photographier. Il affirmait qu’il ne se considérait pas comme un compositeur mais plutôt comme un messager des Dieux qui crée ses œuvres dans un état de transe par la réception de l’inspiration venue des devas et des divinités hindoues. Considérant le son comme force créatrice de l’univers, Scelsi a dédié sa vie à l’exploration et l’expérimentation sonore.

Le public est invité à découvrir les nombreux visages de la percussion (David Therrien-Brongo), du saxophone (Louis-Philippe Bonin) et de l’orgue (Adrian Foster) dans un répertoire soigneusement conçu pour être présenté à la Cathédrale Christ Church. Les œuvres In Nomine Lucis, Maknongan et Kho-Tha de Scelsi seront présentées aux côtés d’œuvres d’Alvin Lucier, Luciano Berio et Pierre Béluse en plus de l’œuvre This dewdrop world de la compositrice torontoise Christina Volpini qui sera présentée en première mondiale pour l’occasion.

Ce spectacle est autant conseillé aux amateurs de musique qu’au public curieux désirant vivre une expérience unique, inusitée et immersive!

Un concert présenté par Duo AIRS, en collaboration avec Le Vivier et le Concours international d’orgue du Canada.

// PROGRAMME

Alvin Lucier :Sizzles (1997) pour orgue et percussion
Giacinto Scelsi :In Nomine Lucis (1974) pour orgue solo
Pierre Béluse : Espace (1988) pour percussion solo
Giacinto Scelsi : Ko-tha, Tre danze di Shiva (mvt I, II) (1967)
Luciano Berio : Sequenza VIIb (1967 – 1993) pour saxophone solo
Giacinto Scelsi :Maknongan (1976) pour saxophone solo
Christina Volpini : This dewdrop world (2022) – création pour orgue, percussion et saxophone

// DUO AIRS

Le Duo AIRS est un groupe de musique de chambre de musique contemporaine formé de Louis-Philippe Bonin (saxophones) et David Therrien-Brongo (percussions). En tant que seul duo de saxophone et percussions actif au Québec, le Duo AIRS a pour mission de faire découvrir les facettes méconnues de leur instrument en diffusant le riche répertoire soliste et de musique de chambre écrite pour cette formation. Dans une volonté d’offrir une expérience dynamique et différente du récital traditionnel, leur vision artistique propose une approche holistique de la musique de concert : chaque spectacle s’articule autour d’un thème précis où la mise en espace, les transitions et la musique agissent comme des valeurs ajoutées à l’expérience du public. Interprètes chevronnés, ils n’hésitent pas à programmer des œuvres solistes dans leur programmation de concerts et confirment à chaque fois leur qualités de chambristes que solistes.

// ADRIAN FOSTER Adrian Foster est actif en tant qu’organiste et compositeur. Il est cofondateur et codirecteur artistique du collectif Earth World, une force créative qui stimule de nouvelles œuvres de musique, d’art visuel, de cinéma et de littérature par le biais de la collaboration. En tant que soliste et organiste collaborateur, Adrian se consacre à la promotion et à l’interprétation de la nouvelle musique. Ses apparitions récentes comprennent des concerts avec la Société de musique contemporaine du Québec, Analog Arts, l’Orchestre symphonique de Montréal et le Concours international d’orgue du Canada. En tant que compositeur, Adrian a été impliqué dans un large éventail de projets, y compris des œuvres pour orgue et électronique, des projets liturgiques et des installations. Sa musique explore fréquemment les univers sonores minimalistes, ambiants et électroniques. Il est publié chez les éditions Firehead Organ Works.

// GIACINTO SCELSI

Enfant musicalement doué, Scelsi étudie la composition à Rome avec Giacinto Sallustio. Pendant l’entre-deux-guerres et jusqu’au début des années 1950, il effectue de nombreux voyages en Afrique, en Orient et séjourne longuement en France et en Suisse, où il travaille avec Egon Koehler. Il étudie le dodécaphonisme à Vienne en 1935-36 avec Walter Klein, élève de Schoenberg.

Au début des années 1950, au sortir d’une longue crise spirituelle, il affiche une nouvelle conception de la musique, dans laquelle le son est au centre de ses préoccupations et se considère dorénavant comme une sorte de médium captant des messages émanant d’une réalité transcendantale.

À Rome, ces mêmes années, il s’intègre au groupe Nuova Consonanza auquel appartient notamment Franco Evangelisti. Avec les Quattro Pezzi su una nota sola (1959) s’achèvent dix ans d’intense expérimentation sur le son; ses œuvres de la maturité en dévoilent la profondeur, le démultiplie et le décortique en petits composants. Jusqu’à sa mort, il écrit de la musique, aussi des poèmes et des essais sur l’esthétique, mais sa musique est rarement jouée. Dans les années 1970-80, de jeunes compositeurs français admiratifs, comme Tristan Murail et Gérard Grisey, découvrent son œuvre, enfin reconnue.

Crédit photo: Courtoisie