Durée : 90 minutes sans entracte
Seul sur la scène, avec un banc, un pot de fleur et un fond d’écran entouré de 18 lumières rondes en cercle, ça n’en prenait pas plus à Jean-Sébastien Girard pour faire un spectacle très drôle en commentant chacune des 17 photos de sa vie, tout en y joignant l’anecdote appropriée. On a ri, beaucoup même. On peut dire que l’humoriste est très créatif dans ses propos et qu’il a une façon bien à lui de raconter les faits.
Jean-Sébastien a débuté son spectacle en chantant « Star d’un soir » et en offrant quelques roses. Par applaudissement, les gens dans la salle le connaissaient et étaient fan de « La soirée est encore jeune ». Jean-Sébastien se décrit comme Mike Ward, pour son côté qui égratigne et comme Michel Louvain, car comme lui toutes les femmes veulent l’épouser…, pour ma part, j’ajouterais Martin Matte pour son côté : c’est moi la vedette, je me prends pour quelqu’un de très important, je suis le meilleur.
Jean-Sébastien a toujours voulu devenir une vedette et briller, on le voit sur une photo à 4 ans avec un micro, puis à 9 ans, etc. L’humoriste fait preuve d’une grande autodérision, en nous montrant des photos de sa jeunesse et de ses nombreuses permanentes. Pourquoi la permanente… il vous l’expliquera, il paraît que c’est plus pratique…
Jeune, il a fait rire de lui et ne se sentait pas toujours adéquat. Il y a des moments, ou il pensait que sa mère ne l’aimait pas. Pour appuyer ses dires, il nous a montré quelques photos d’elle le regardant drôlement. Il a trouvé son refuge dans les téléromans de l’époque (« Terre humaine », « L’amour avec un grand A »).
Jean-Sébastien a de la répartie et nous parle beaucoup de son enfance, et de sa mère avec qui il partage aujourd’hui un mur mitoyen.
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Place au spectacle
Jean-Sébastien nous parle de son parcours artistique en rappelant ses premières créations théâtrales où, à 9 ans, il se plaît à rejouer en talons hauts, chaque Saint-Valentin, les échecs amoureux de sa mère, dans la pièce « Hélène, femme bafouée » : une journaliste culturelle au lundi, divorcée de son mari.
Il a fait des études en théâtre, à l’UQAM, qui lui ont permis de décrocher un rôle de figurant-vomisseur-de-yogourt-aux-pêches dans un film de Michel Brault. La façon qu’il raconte cet anecdote est vraiment crampante.
Il nous parle aussi d’une première apparition télévisuelle à « SOS Télé », où il s’est retrouvé à 14 ans nu sur sa table de cuisine, à heure de grande écoute, pour recevoir un traitement d’acuponcture afin de soigner son anxiété nocturne. L’effet escompté de paraître à la télévision n’a pas été celui qu’il espérait.
Les restaurants Pacini et Normandin n’ont plus de secret pour lui, vous comprendrez pourquoi.
Jean-Sebastien pense quelquefois à la mort. De celle de sa mère qui arriverait un jour. Il en décrit quelques scénarios. Il nous a montré des photos en voyage d’elle et lui à Paris. Le problème, avec elle, c’est qu’elle voulait visiter toutes les catastrophes. (Bataclan, Charlie, etc.)
Il a terminé avec un passage de livre de Michel Tremblay : « Encore une fois si vous le permettez. » Je vous laisse aller voir le spectacle pour le mot de la fin. Un spectacle bien fait qui dilate la rate. Jean-Sébastien est très à l’aise et on a l’impression qu’il nous parle personnellement comme si on était un ou une amie.
Jean-Sébastien Girard poursuit sa tournée à travers la province jusqu’en décembre, il reviendra à l’Olympia les 19, 20 et 21 avril.
- Pour toutes les dates: jeansebastiengirard.com
Crédit photos : Lise Breton