L’art lyrique fait un rentrée culturelle remarquée à Québec cet automne. Après l’engouement des magistrales productions du Festival d’opéra de Québec cet été, les répétitions pour Cendrillon (La Cenerentola) de Rossini,présenté du 25 octobre au 1er novembre, vont bon train et le public est convié à vivre des moments à la fois intenses et mémorables. Les spectateurs auront une rare occasion d’assister, pour la seconde fois seulement dans l’histoire de l’Opéra de Québec (la première datant de 1996), à une production de cet opéra pétillant, plein d’humour et de truculents quiproquos d’un jeune Rossini de tout juste 25 ans.
Le choix de présenter La Cenerentola, un drame joyeux empreint de vitalité, de virtuosité et de poésie, illustre bien l’esprit que l’Opéra de Québec souhaite mettre de l’avant : un art lyrique vivant et accessible, où le raffinement, la vivacité et l’entrain de la musique se marient au plaisir de la découverte. Librement inspiré du célèbre conte Cendrillon de Charles Perrault, Rossini et le librettiste Jacopo Ferretti réussissent à émouvoir profondément avec cette fable où tous et toutes peuvent s’y reconnaître. Car derrière l’humour pétillant et l’invention mélodique qui le caractérisent se cache un message puissant, Rossini croyant profondément en la bonté et en la possibilité de rédemption de l’être humain.
Pour cette nouvelle production, l’Opéra de Québec fait appel à l’intelligence et à la créativité de la metteuse en scène de Québec, Véronika Makdissi-Warren. Pour sa première mise en scène à l’Opéra de Québec, elle transpose Cendrillon dans l’univers bouillonnant de la mode. Ici, ce n’est plus un prince qui cherche sa promise, mais plutôt un créateur de haute couture en quête de sa nouvelle égérie.
« La Cenerentola est un conte bien connu. Mais qu’arrive-t-il lorsque le Prince devient un grand designer qui, à l’aide de son assistant Dandini, cherche sa nouvelle égérie ? Que le père Magnifico dirige une agence de mannequinat ? Que les sœurs Tisbe et Clorinda font tout pour écarter Cenerentola ? Et que toute cette histoire est savamment orchestrée par Alidoro, le maître d’œuvre ? Bienvenue dans le monde de la mode, où la virtuosité de Rossini rime avec dentelle et paillettes ! ».
– Véronika Makdissi-Warren, metteuse en scène
BONTÉ, AMOUR ET RÉCONCILIATION
Bien que dans cette œuvre le public y retrouve les grandes lignes du conte de Perrault, le librettiste Ferretti y a apporté des ajustements notables; le spectateur cherchera en vain la fée marraine, la pantoufle de vair, la citrouille-carrosse, le rat-cocher. Les éléments fantastiques sont remplacés par diverses facéties musicales et d’hilarants rebondissements, au plus grand bonheur du public.
La trame narrative de Cendrillon est familière à plusieurs. Rudoyée par son beau-père Don Magnifico et ses deux demi-sœurs Clorinda et Tisbe, Angelina (Cendrillon) rencontre le prince Don Ramiro tandis que celui-ci se présente à leur domicile afin de les inviter à un bal. Dandini, valet du prince, se fait passer pour ce dernier, tandis que le vrai prince se déguise en valet afin de mieux observer la maisonnée et trouver une épouse à son goût. Angelina, finalement menée au bal par le précepteur du prince, Alidoro (déguisé en mendiant), éblouit le prince par sa beauté et son humilité et les deux tombent rapidement amoureux. Angelina s’éclipse brusquement mais offre à Ramiro un bracelet lui permettant ainsi de la retrouver et de finalement s’épouser.
Au-delà de l’histoire attendrissante, Cendrillon, c’est surtout chez Rossini le triomphe de la bonté sur la jalousie et la méchanceté : Angelina, subissant la cruauté de ses proches, fait preuve de grandeur d’âme avant de finalement se réconcilier avec les personnes qui l’ont tourmentée et de trouver l’amour auprès d’un riche prince.
Afin d’interpréter ces rôles très exigeants tant au plan de l’interprétation scénique que de la technique vocale, l’Opéra de Québec fait appel à des interprètes chevronnés, notamment la soprano Camille Sherman (Angelina / Cenerentola), Joseph Doody (Don Ramiro), Jean-Luc Ballestra (Don Magnifico), Florence Bourget (Tisbe), Odéi Bilodeau (Clorinda) et Jean-Philippe Mc Clish (Alidoro), qui feront vivre les personnages tant en raison de leurs qualités vocales que de leur remarquable présence scénique.
Cendrillon (La Cenerentola) de Rossini
25, 28 et 30 octobre 2025 à 19 h 30
1er novembre 2025 à 14 h
Salle Louis-Fréchette – Grand Théâtre de Québec
Musique : Gioacchino Rossini
Livret : Jacopo Ferretti
En italien avec surtitres français
Direction musicale : Jean-Marie Zeitouni
Mise en scène : Véronika Makdissi-Warren
Interprètes : Camille Sherman (Angelina), Joseph Doody (Don Ramiro), Christophe Gay (Dandini), Jean-Luc Ballestra (Don Magnifico), Odéi Bilodeau (Clorinda), Florence Bourget (Tisbe), Jean-Philippe Mc Clish (Alidoro), Orchestre symphonique de Québec, Chœur de l’Opéra de Québec
Camille-Sherman