Durée : 2 h 30 avec entracte

Une création originale et une production du Théâtre de l’Œil ouvert, partenaire avec le Groupe Entourage.  Ce soir, c’était la 57e représentation.  Un excellent spectacle, s’il passe dans votre coin de pays, n’hésitez pas à aller voir ce chef d’œuvre.

Description

Après avoir conquis le public et séduit la critique dès la première représentation en 2022, le théâtre musical La Corriveau – la soif des corbeaux est enfin présenté au Grand Théâtre de Québec!

Émouvant, brillant et sensible, ce spectacle original rétablit les faits de l’une des légendes les plus passionnantes du Québec. Au fil d’une enquête et d’un procès hors-normes, les nombreuses divergences et distorsions de l’histoire tragique de celle qu’on appelle La Corriveau sont illustrées.

L’histoire révèle comment cette jeune mère de trente ans s’est transformée, au gré des racontars, en vieille et hideuse sorcière ayant tué sept maris et dont l’esprit revient encore aujourd’hui d’entre les morts pour tourmenter les hommes. Cette fois, cependant, on entendra les voix de ceux qui n’ont pas assez parlé à l’époque, faisant aussi certains parallèles avec des faits de notre propre actualité.

Galerie Photos La Corriveau, comédie musicale au Grand Théâtre de Québec Crédit photos @Lise Breton

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Les points forts

Même si on connaît l’histoire, on nous la raconte différemment avec de très belles chorégraphies, des chansons originales sur une musique entraînante. (On peut même acheter l’album sur place)

Dans la deuxième partie du spectacle, on fait parler le mort (Louis, son 2e mari) et la Corriveau aussi.  On aime aussi le témoignage de la simple du village, Isabelle Sylvain, la cousine, un témoignage contradictoire qui se veut humoristique. 

Le décor, les costumes et la mise en scène, tout était parfait. 

Sujet à réflexion

L’immortelle histoire de la Corriveau continuera de diviser les gens.  Même si elle avoue le crime d’avoir tué son 2e mari, aujourd’hui, on sait que son mari était jaloux, possessif et qu’il la battait.  On peut se poser la question si elle serait acquittée aujourd’hui comme un acte de légitime défense.  En tout cas, elle ne serait pas exposée, humiliée et pendue comme la barbarie de l’époque. 

Voici les titres de chansons de l’album original

  • Dans le temps
  • J’ai ouï-dire
  • La folle à Dodier
  • Y me reste juste une fille
  • La survivante
  • Son voisin d’en haut
  • Witch Witch
  • Le chant des Ex
  • Chien et chat
  • Qui racontera l’histoire
  • My last show
  • La décharge de Ti-Claude
  • Ma femme à moi
  • Témoignage d’Isabelle Sylvain
  • La faire chanter de même
  • La plainte d’Isabelle
  • Ça sent pas bon, c’est chaud
  • La confession du père
  • Les aveux de Joseph
  • La même langue que vous
  • Le verdict

L’histoire

En 1763, la condamnation de Marie-Josephte Corriveau, par une cour martiale britannique après un procès dans une langue incomprise par l’accusée, avait pour objectif d’imposer l’ordre et la soumission au peuple conquis et de servir d’exemple. L’exposition du cadavre de La Corriveau dans une cage n’a fait qu’accentuer l’horreur du destin tragique de cette jeune mère qui, juste avant de mourir, a avoué avoir tué son second mari.

Aujourd’hui, il est possible de déduire que Marie-Josephte était probablement une femme victime de violence conjugale qui a souhaité désespérément mettre un terme à sa souffrance et protéger ses enfants. 260 ans plus tard, cela rappelle inévitablement plusieurs cas d’agressions sur les femmes qui ont fait les manchettes récemment. 

L’équipe de création s’est posé la question: « Et si Marie-Josephte Corriveau était jugée aujourd’hui, comment serait-elle traitée? Quelle serait sa sentence? ».

Les sorcières d’hier ont mis au monde toutes celles qui brûlent encore aujourd’hui.

La seule chose qui a changé, c’est la façon de mourir.

Distribution et crédits

Interprètes : 

Jade Bruneau : Marie-Josepthe – La Corriveau 

Renaud Paradis : Joseph Corriveau – le père

Simon Fréchette-Daoust : Louis Dodier – le mari

Frédérique Mousseau : Isabelle Sylvain : la cousine

Karine Lagueux : La journaliste

Simon Labelle-Ouimet : Le fou – Ti-Claude

Hélène Major :  La procureure – Maître Corbeau

José Dufour : L’avocat – Maître Saillant

Trois musiciens sur scène

Marc-André Perron : multi-instrumentiste

Chris Barillaro : pianiste

François Marion : multi-instrumentiste

  • Mise en scène : Jade Bruneau
  • Texte et paroles : Geneviève Beaudet et Félix Léveillé
  • Chansons : Audrey Thériault
  • Direction musicale et arrangements : Marc-André Perron
  • Assistance à la mise en scène et régie : Lou Arteau et Marilou Huberdeau

Crédit photos : Lise Breton