Noémie F.Savoie, Frédérique Bradet, Joëlle Bourdon, Sarah Villeneuve-Desjardins, Laurent Fecteau-Nadeau, Charles Fournier, Mathilde Eustache, Valérie Laroche, Margo Ganassa, André Robillard, Marc-Antoine Marceau, Christian Michaud, Jean-Marie Alexandre / Photo@Lise Breton
Au Trident du 23 avril au 17 mai 2025
Durée : 3 h 20 avec entracte
Veuillez noter que des effets stroboscopiques seront utilisés pendant le spectacle.
Notez également que le spectacle présente des scènes de sexualité et de nudité.
Texte de MARIE-ÈVE THUOT
Adaptation pour la scène de SOPHIE VAILLANCOURT-LÉONARD
Mise en scène de DANIELLE LE SAUX-FARMER
Gagnant du Prix des Libraires en 2020, le roman de Marie-Ève Thuot a charmé toute la francophonie avec la richesse de ses personnages et la profondeur de ses questionnements éthiques. Avec doigté et précision, Danielle Le Saux-Farmer dirige une imposante distribution pour créer une grande fresque réaliste sur l’amour, celui qui résiste à tout et qui résonne partout en soi.
L’histoire
Quelque chose ne colle pas, n’a jamais collé dans le rapport entre sexe, amour et procréation. Cette saga familiale sur plusieurs décennies dépeint la réalité de quatre frères aux prises avec de nombreuses injonctions morales et sociales. Luttant contre les tabous de leurs aïeux, la trajectoire amoureuse de chacun d’eux sera aussi imprévisible qu’étonnante.
La trajectoire des confettis, c’est une belle distribution de 13 personnes. Comme l’a mentionné Olivier Arteau, la trajecteoire des confettis, c’est Zack, Xavier, Justin et Louis. Quatre frères, leur mère et leur beau-père, leurs amoureuses et leurs enfants, leurs amours et leurs déchirements et parfois, leurs beuveries et leurs chats abandonnés. Une belle fresque de personnages qui permet de voir les différents enjeux de couple, de la famille et des différentes relations. On peut ressentir la fraternité, mais aussi la confrontation.
Décor, costumes, éclairages et musique
Scénographie Julie Levesque , Éclairages Philippe Lessard-Drolet
Une table tournante carré assez grande pour y retrouver, parfois une chambre à coucher, une table de cuisine et chaises pour la famille complète, un sofa, un bar, etc. Beaucoup de manipulation d’objets qui se faisait à la vitesse de l’éclair. De plus, on tournait la scène régulièrement afin de nous donner un certain vertige lorsqu’il y avait « simulation sexuelle » ou chicane.
Les vêtements de tous les jours selon les circonstances, l’éclairage plus tamisé à certains moments intimes et une musique québécoise chantée en famille pour la St-Jean-Baptiste. Du Paul Piché, que le paternel chantait à chaque année.
Mes commentaires
Dans cette saga familiale, on a pu voir une explosion de talents, mais aussi une diversité de sujets abordés.
L’action se déroule surtout de 2015 à 2027 avec des retours sur les années antérieures (année affichée sur le mur).
Un excellent travail de mise en scène, on a l’impression de suivre un roman ou un film qui se déroule sur 2 siècles avec plein de rebondissements.
Sujets abordés
La guerre des sexes : Une fille qui défie les gars de boire autant qu’elle des shooter et qui gagne toujours.
Les 4 frères
-Un des quatre frères qui arrivent toujours avec une nouvelle copine (jamais plus de six mois), mais qui finit par les mettre enceinte. Dans la 2e partie, dans la salle, on a beaucoup ri lorsque les ex réapparaissent.
-Un autre qui est pour l’amour libre (échangiste)
-Un autre qui est marié, mais qui a des problèmes avec sa fille
– Le dernier qui est marqué d’une fausse accusation et garde le secret face à sa famille
On parle aussi des femmes nymphomanes, lesbiennes, qui ne veulent plus se reproduire dans ce monde incertain. De bébés « éprouvette », d’avortement.
Une blogueuse érotique
Une jeune génération qui manifeste pour l’environnement, qui est contre les confettis au mariage, etc. Qui rejette l’assimilation.
Des gens qui mentent pour se sauver de l’ennuie.
La revanche des berceaux! Ouf! Il y a beaucoup d’action et malgré le trois heures, ça passe très vite.
Une trajectoire d’intimité
« En 2023, avec la production de N’essuie jamais de larmes sans gants, Le Trident est devenu le premier théâtre institutionnel au Canada à avoir intégré la direction d’intimité dans sa pratique artistique. Par ce geste, Le Trident affirme sa volonté de transformer une culture théâtrale marquée, parfois, par des rapports hiérarchiques ambigus et où l’intégrité des interprètes est parfois mise de côté au profit de l’audace. Une direction d’intimité a donc fait partie intégrante du processus de création du spectacle, permettant à des interprètes, comme Sarah Villeneuve-Desjardins et Laurent Fecteau-Nadeau, d’apprivoiser leurs scènes intimes sur scène. »
Ça nous a permis de nous positionner l’un vis-à-vis de l’autre et d’avoir un consentement actif. Il n’y a plus de malaises possibles. C’est un cadre que l’on se donne pour entrer dans une relation de travail physique et de se connecter ensemble.
Laurent Fecteau-Nadeau, interprète de Zack
Ça permet de montrer la vie comme elle est sur scène. L’intimité fait partie de la vie. Et on peut la montrer sans en faire tout un plat, parce que c’est bien encadré et c’est une bonne chose. On ne fait pas notre métier pour être confortables, mais le faire dans le respect, ça change tout!
Sarah Villeneuve-Desjardins, interprète de Charlie
Distribution
Marc-Antoine Marceau : Xavier
Noémie F. Savoie : Raphaëlle
Laurent Fecteau-Nadeau : Zack
Sarah-Villeneuve Desjardins : Charlie
Valérie Laroche : Alice
Christian Michaud : Jacques
Frédérique Bradet : Vanessa, Sandra)
Charles Fournier : Justin
André Robillard : Louis
Malthide Eustache : Lou
Margo Ganassa : Rosalie
Joëlle Bourdon : Rosamund et autres rôles
Jean-Marie Alexandre : William
Conception
Geneviève Caron : Assistance à la mise en scène
Julie Levesque : Scénographie
Émily Wahlman : Costumes
Philippe Lessard-Drolet : Éclairages
Frédéric Brunet : Musique
Marianne Lebel : Accessoires
Myriam Richer : Coiffure
Béatrice Lecomte : Maquillage
Auréliane Macé : Direction d’intimité
Adaptation
Sophie Vaillancourt-Léonard
Sophie Vaillancourt-Léonard possède un baccalauréat en Littérature, une maîtrise en Études théâtrales mais surtout, une sensibilité hors du commun. Elle carbure, entre autres, au théâtre et à la littérature. Ses écrits témoignent du quotidien avec beaucoup de poésie. Elle raconte avec passion et une simplicité désarmante les thèmes qui lui sont chers et qui la font grandir (bien au-delà des six pieds qui la caractérisent) : le deuil, la maternité, l’amour et l’amitié. Au Trident, Sophie Vaillancourt-Léonard occupe le poste de coordonnatrice aux communications depuis 2019 et signe avec La trajectoire des confettis sa toute première adaptation théâtrale.
Crédit photos : Lise Breton