L’Air proche de Maude Pilon, publié aux éditions Les Herbes rouges dans la collection « Poésie », est en librairie depuis le 22 octobre.
La lecture à plusieurs voix qui s’est tenue au Port de tête pour marquer la parution de L’Air proche laissait présager la teneur de l’ouvrage en question : ce n’est pas une lecture facile que cette cinquantaine de pages divisées en trois parties de longueur inégale et alternant aphorismes, paragraphes en prose et renvois.
Une parole est à l’œuvre qu’il faut lire avec la plus grande attention afin de pouvoir l’entendre, et suivre le parcours que prend sa pensée, allant d’énoncés limpides mais denses en fragments à plusieurs voix : moi, nous, la personne, et l’animal en trop – le béluga.
La parole parle à partir d’une lettre datée d’un 22 août qui sert de fil conducteur pour installer et mettre en mouvement différents lieux et figures récurrents tels que le chaton sur la galerie, le glacier qui fond, le tracteur dans le champ; tous cherchant à se trouver un sens en se transformant – par l’écrit.
La parole vivace trafique avec le temps, prête l’oreille à « qui est notre personne du présent, qui est notre personne du présent » en communication ininterrompue avec celle intérieure – celle d’avant –, avance à travers elle au futur simple et fait vœu d’harmonisation.
Sa parole creuse ses sillons, ouvre des questionnements essentiels auxquelles elle répond par îlots d’affirmations interreliées. Universelle, elle laisse assez de blancs d’air pour que chacun puisse y insérer sa propre interprétation, tout en ne cessant pas de se sentir proche des mots intimes exprimés avec sobriété et justesse dans son texte par Maude Pilon.
Crédits photographiques : Mimi Lebuffe