Pour une 38e année, l’organisation du Festival Québec BD a remis, ce vendredi, ses réputés prix Bédéis Causa. Souhaitant souligner l’excellence en bande dessinée, et plus particulièrement celle produite par des créateur.rice.s d’ici, huit récompenses ont été décernées durant la soirée présentée au Musée de la civilisation. La relève s’est particulièrement démarquée cette année, avec quatre prix qui ont couronné des auteur.rice.s ayant publié leur premier album en 2024, dont le Grand prix Québec BD, en plus du Prix Jacques-Hurtubise, qui est accordé à un projet d’autoédition en développement. « 2024 a été une belle année pour la bande dessinée au Québec, avec beaucoup d’albums marquants, et c’est d’autant plus encourageant de voir que la relève est toujours vive pour le 9e art ici », affirme Thomas-Louis Côté, directeur de Québec BD, l’organisme derrière l’événement.
Au total, 5 000 $ ont été remis en bourse par Québec BD, en collaboration avec Les Libraires, La Fabrique culturelle de Télé-Québec et la Librairie Pantoute, en plus de cinq cartes-cadeaux de 250 $ offertes par le réseau Les libraires.
C’est à monsieur Claude Lavoie, conseiller municipal et membre du comité exécutif responsable de l’Accessibilité, qu’est revenu cette année le plaisir de nommer l’œuvre récipiendaire du Grand prix Québec BD, soit Momm, de Catherin (Pow Pow). Avec ce premier album, l’autrice offre ici un récit tout en contraste, empreint d’amour et de tendresse, et où la lumière arrive à percer la tristesse du propos.
Le Prix Albéric-Bourgeois, qui récompense un album de langue française, publié à l’étranger par un.e ou des bédéistes d’ici, a également été remis à un premier album, soit Les faux lieux, de Lorelei L’Affeter (Akiléos). Remis par Louis Morneau, président de Québec BD, le prix souhaitait récompenser cet album graphiquement étonnant et faisant preuve de beaucoup d’inventivité. Une œuvre dense, qui nous invite dans un monde à la fois bien différent du nôtre et pourtant si proche sur de nombreux aspects.
Deux autres prix ont souligné des auteur.rice.s émergent.e.s, soit le Prix Réal-Fillion, remis à un meilleur premier album d’un.e auteur.rice québécois.e, et le Prix Jacques-Hurtubise, décerné à un projet destiné à l’autoédition. Marie-Claude Leclerc, coordonnatrice régionale pour La Fabrique culturelle, a remis le Prix Réal-Fillion à Alexis Mandeville, pour son album Visions(Front Froid). L’auteur, dont l’œuvre s’appuie sur une parfaite maîtrise des classiques de la science-fiction pour le grand plaisir du lectorat, remporte en plus de la bourse une capsule qui sera produite par La Fabrique culturelle afin de permettre au public de découvrir son univers. Remis pour une 10e année, et présenté en partenariat avec la Librairie Pantoute, le Prix Jacques-Hurtubise a quant à lui été décerné à Juliette Pierre, pour son projet Miroir, un récit qui reflète son enfance et sa vie actuelle, jusqu’à la rencontre des deux.
Soulignant le meilleur album jeunesse québécois, le Prix Yvette-Lapointe a été remis par Ariane Lehoux, coordonnatrice générale de la coopérative des Librairies indépendantes du Québec, à l’album La bibliothèque enchantée T.1 : Le livre aspirateur (Michel Quintin). Les auteurs, Jocelyn Boisvert et Enzo, offrent ici un album tout à fait original, plein de surprises et qui saura assurément captiver le jeune public.
Du côté des albums étrangers, le jury a souligné à nouveau deux coups de cœur, soit pour un album francophone, avec le Prix Maurice-Petitdidier, et un album issu d’une traduction, avec le Prix Roberto-Wilson. Le Prix Maurice-Petitdier a été remis cette année à Alix Garin pour son album Impénétrable (Lombard). Dans ce roman graphique, l’autrice se dévoile dans un récit magnifiquement raconté, audacieux et nécessaire de par le sujet abordé. Le Prix Roberto-Wilson a quant à lui été remis à Au-dedans, de Will McPhail, traduit par Basile Béguerie (404 Éditions). Premier roman graphique de ce dessinateur du New Yorker, cette bande dessinée offre une belle rencontre entre l’introspection, la drôlerie et la mélancolie.
Le Prix Albert-Chartier, décerné chaque année en hommage à un individu ou un organisme ayant marqué le monde de la bande dessinée francophone au Québec, a été remis à Expozine. Fondé notamment par Louis Rastelli, Simon Bossé, Julie Doucet, Billy Mavreas, Andy Brown, Expozine est vite devenu une vitrine incontournable dans le paysage québécois de l’édition indépendante, des fanzines et de l’art imprimé. Avec une ligne artistique axée sur l’alternatif, les tendances expérimentales et l’avant-garde, l’événement offre chaque année un tremplin nécessaire pour de multiples nouveaux talents, notamment en bande dessinée, et une rencontre de choix avec les nombreux visiteur.euse.s pour les petites structures éditoriales ou les artistes autoédité.e.s. Organisé par ARCMTL, Expozine présentera en 2026 sa 25e édition.
AU SUJET DES PRIX BEDEIS CAUSA
Plus vieux prix dédiés au 9e art francophone en Amérique du Nord, les Bédéis Causa cherchent depuis 1988 à récompenser ce qui se fait de mieux en matière de bande dessinée, particulièrement celle créée par les auteur.rice.s d’ici. Rappelons que la présente édition des prix Bédéis Causa porte sur les albums publiés entre le 1er janvier et le 31 décembre 2024.
AU SUJET DE QUEBEC BD
Depuis près de 40 ans, Québec BD œuvre à concevoir et organiser des événements et des activités de promotion de la bande dessinée, particulièrement celle créée au Québec. L’organisme contribue ainsi au développement du 9e art en permettant aux auteur.rice.s et aux différents intervenant.e.s de se rencontrer, d’échanger et de se retrouver au cœur d’activités d’animation et d’apprentissage avec le public, au Québec et à l’étranger.