Les jours heureux

Notre journaliste, Éric Côté, a assisté, le 12 octobre dernier, au cinéma Le Tapis Rouge, de Trois-Rivières, au visionnement du dernier film de Chloé Robichaud : Les jours heureux. Le film met en vedette Sophie Desmarais, Sylvain Marcel, Maude Guérin et Yves Jacques.

Benoît: Éric, que nous raconte le film ?

Éric : C’est l’histoire d’une chef d’orchestre se prénommant Emma (Sophie Desmarais) qui est en résidence dans un orchestre symphonique. Son père (Sylvain Marcel) est son gérant. Étant une femme, Emma, avec l’aide de son père, doit se battre pour se faire une place. Au décès de sa grand-mère, Emma se rend compte que son père contrôle son environnement et lui ment depuis qu’elle l’a pris comme gérant. Sa mère (Maude Guérin) lui annonce qu’elle en a assez de son père. Emma confronte son père et se rend compte qu’il soupçonnait sa mère d’avoir un amant. Du côté amoureux, Emma aime Maël, qui est séparé de son conjoint. La jeune femme a aussi un enfant. Maël n’est pas prête de montrer au grand jour son amour pour Emma. Le couple est sur le bord d’éclater. Lorsque la jeune chef d’orchestre décide de larguer son gérant, qui est aussi son père, la vie d’Emma prendra un nouveau tournant, car des jours heureux poindront à l’horizon.

Benoît : Yannick Nézet-Séguin apparaît aussi au générique du film. Est-ce un film inspiré de sa vie ?

Éric : Je ne pense pas. Même si Yannick est gay et est en couple, dans la vraie vie, même si, dans le film, Emma est lesbienne et en couple, ce n’est qu’un heureux hasard. Yannick Nézet-Séguin est conseiller dans le film, que pour la partie musique et chef d’orchestre, du film. Il a guidé, entre autres, Sophie Desmarais, sur ce que c’est qu’être chef d’orchestre.

Benoît : Parlons maintenant de ton appréciation du film. Est-ce bon ? Est-ce que tu recommanderais ce film aux gens ?

Éric : De façon générale, oui, c’est un bon divertissement. Est-ce que je le recommanderais aux gens, d’aller voir ce film ? De façon générale. Oui.

Benoît: Je sens que tu as des bémols par rapport au film. Je me trompe ?

Éric : Non. Tu ne te trompes pas. Je vois trois types de clientèles pour ce film. Tout d’abord, les cinéphiles qui aiment la musique classique. Il y a beaucoup de scène avec de la musique classique. On voit des concerts. Si la personne qui va voir ce film, n’aime pas la musique classique, elle va trouver le temps long. Le deuxième type de clientèle, ce sont les cinéphiles qui recherchent des films LGBTQ +. Je vais revenir sur ce point, car des points m’ont paru moins crédibles. Le troisième type de clientèle, ce sont les cinéphiles qui se foutent des « niches » de film et veulent voir un film pour se divertir.

Benoît : Tu disais que l’aspect LGBTQ+ te paraissait moins crédible à l’écran.

Éric : Cela paraissait trop que les deux comédiennes, qui personnifient Emma et Maël, sont des hétérosexuelles. Quand deux gays ou deux lesbiennes sont joués à l’écran, il faut, qu’en tant que spectateur, que je sente que les comédiens et les comédiennes soient attirés, l’un par l’autre. Les regards vont être importants. Les gestes amoureux vont être importants. Dans le film, je ne sentais pas que Sophie Desmarais était attirée par sa partenaire. L’inverse est aussi vrai. Je me suis même demandé si Emma était en couple que pour le sexe. Cela expliquerait la froideur de ses sentiments pour Maël. Bref, je crois plus ou moins à ce couple de lesbiennes. Je trouve que c’est la partie la moins réussit du film. J’ai en tête le film C.R.A.Z.Y. Le désir de Marc-André Grondin pour les hommes, traversait l’écran. On y croyait. On ne trouve pas cela, dans le film Les jours heureux.

Benoît : Et la partie « chef d’orchestre » ?

Éric : C’est la partie la mieux réussie. Il y a des longueurs. Il y a des scènes que j’aurais coupées. Je pense ici aux scènes des concerts. Je ne suis pas fan de musique classique, mais j’avais hâte que l’on passe à autre chose. Je n’ai rien contre le comédien Sylvain Marcel. Je l’adore. Mais en sachant qu’il a personnifié le gérant de Céline Dion… La référence et l’image restent. Ce qui nuit légèrement au film. Au niveau des performances d’acteurs et d’actrices, il n’y a pas un ou une qui se démarque.

Benoît: En terminant, est-ce que tu me recommanderais d’aller voir ce film?

Éric : Malgré les quelques défauts que je vous ai énumérés, cela reste un bon divertissement. Vous ne verrez pas le temps passer. Restez tout de même jusqu’à la fin du générique, car il y a plusieurs scènes du film, une sorte d’épilogue.

Benoît: Merci Éric. Le film Les jours heureux, de la cinéaste Chloé Robichaud, sortira en salle, le 20 octobre 2023 prochain. Bon cinéma !

Crédit photo : cinoche.com