Dans cet ouvrage autobiographique, Thierry Pardo raconte les voyages qui ont contribué à son éducation et à celle de ses deux enfants, hors des sentiers battus de l’école. Du Népal au Nunavik en passant par La Paz et Marrakech, il décrit comment les paysages naturels et humains lui ont appris bien plus que n’importe quelle institution scolaire. Le mystère des forêts, le tumulte des villes, le silence des déserts, l’ivresse des montagnes, la profondeur des mers… Tous les éléments sont convoqués pour incarner ce pouvoir de transformation que le voyageur recherche.

Il en ressort une méditation sur la condition humaine, le rapport à l’autre, la solitude et la liberté, mais aussi sur le tourisme de masse, les moyens de transport et la photographie. Rédigé en hommage au poète Kenneth White et inspiré d’auteurs tels que David Thoreau, Elisée Reclus ou Gaston Bachelard, cet ouvrage nous invite à retrouver notre intimité avec la nature et notre solidarité avec l’univers.

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Paru récemment aux Éditions Écosociété, cet ouvrage propose bien plus que de simples réflexions sur le vagabondage. On y parle de liberté, de libre-arbitre, de rencontres, d’échanges, d’expériences traumatisantes autant que révélatrices. On est à la fois dans un carnet de voyage, un essai philosophique, un journal intime qu’un livre-conférence. Thiery Pardo nous rappelle que le vagabondage est peut-être un des aspects les plus importants de nos existences car il est intimement lié à cette possibilité de se déplacer comme on le veut quand bon nous semble – ce qui, et le mot n’est pas trop fort, devenu de plus en plus difficile de nos jours. La propriété privée, les lois restrictives et conservatrices ne servant que les intérêts des corporations, la peur véhiculée dans les médias, la peur de l’autre, de l’inconnu sont autant de manifestations de nos cages dorées desquelles nous tentons tant bien que mal de nous défaire.

À travers des séjours dans les montagnes, les déserts, les forêts et les plans d’eau du monde entier, l’auteur aborde des préoccupations collectives en partant de son propre vécu. Il y parle de ses ancêtres ayant vécu dans les montagnes en France, de ses premières années de vie d’adulte dans une communauté en forêt, de son parcours dans le désert avec les Touaregs, de sa remontée en voilier sur le fleuve St-Laurent et chaque expérience vécue sert de prémisse à une réflexion plus large. Vient le moment inévitable où l’on parle de tourisme et des dégâts causés par une telle industrie. À quoi bon voyager dans un autre pays si on est pas prêt à abandonner notre confort ? Est-il réellement possible de plonger dans une expérience, dans le présent, si on ne se mets pas 100% vulnérable ? Les imprévus en voyage pourraient pourtant être les plus beaux cadeaux pouvant nous arriver, même si nous avons tendance à les voir comme des incidents de parcours, de malheureux événements.

Parfois totalement inconscient, aux dires mêmes de l’auteur, certaines anecdotes nous sont raconté avec le plus grand détachement. On ne peut malgré tout s’empêcher de se sentir appeler par l’aventure à la lecture de ce livre qui nous rappelle à quel point il est important de se laisser aller, de prendre les choses telles qu’elles viennent et de ne pas chercher à tout contrôler. Ce qui est bon pour le vagabondage à l’étranger vaut également pour notre vie quotidienne. Est-ce qu’il nous arrive encore souvent de marcher dans un lieu que nous ne connaissons pas, qui n’a aucun  »intérêt touristique » et où les  »retombées » d’expérience sont en apparence faibles ? Personnellement, certains de mes moments les plus marquants dans mes voyages passés ont principalement eu lieux lorsque mes plans tombaient à l’eau. Face à l’imprévu, que faisons-nous ? Ne sommes-nous pas perdants de nous laisser gruger par la frustration d’un avion annulé, de la perte d’un objet important, d’un itinéraire détourné ? Avons-nous vraiment besoin de cocher des cases sur notre liste des  »monuments à voir » ? L’auteur insiste également sur l’importance d’avoir accès à la nature dans notre société, chose qui malheureusement est très rarement possible au Québec, malgré l’immensité du territoire. Il est difficile d’accéder à un lieu naturel sans que l’on se butte à des clôtures en métal, des limitations, des règles beaucoup trop restrictives imposées par les parc nationaux, contrairement à certains pays d’Europe où il est permis de se déplacer comme bon nous semble sans être pour autant dans un espace délimité par une organisation gouvernementale.

À travers son livre, Pardo nous rappelle que nous sommes tous.tes plein de débrouillardise et qu’il s’agit de renouer avec notre enfant intérieur pour envisager la nature comme le plus grand des terrains de jeu (quitte à y laisser parfois quelques plumes).

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Les savoirs vagabonds

Thierry Pardo

Éditions Écosociété

136 pages

SORTIE CANADA

AOÛT 2019

SORTIE EUROPE

NOVEMBRE 2019

PAPIER

20$ / 15€

ISBN

978-2-89719-516-8

NUMÉRIQUE

14.99$ / 10.99€

ISBN EPUB

978-2-89719-518-2

ISBN PDF

978-2-89719-517-5