Le 7 février 2025, la Maison de la littérature de Québec accueillera L’impossibilité d’écrire, une performance littéraire en sept actes mêlant improvisation, lectures et enregistrements sonores. Portée par les autrices Sarah-Louise Pelletier-Morin (Montréal) et Ann Gaspe (Berlin), cette œuvre explore les défis de l’écriture contemporaine à travers des perspectives croisées, oscillant entre aphorismes sur l’argent ou l’amour et un glossaire subjectif en allemand évoquant l’enfance.

Cette collaboration artistique est dirigée par Carol-Ann Belzil-Normand (Québec) et Delphine de Stoutz (Berlin), en plus d’être soutenue par le Conseil des arts et des lettres du Québec

Deux voix, deux continents

Née à Longueuil en 1993, Sarah-Louise Pelletier-Morin incarne la relève littéraire québécoise. Doctorante en études littéraires à l’UQAM, ses travaux analysent la politisation du théâtre, comme en témoignent ses essais sur les polémiques SLÀV et Kanata. Lauréate du prix Émile-Nelligan en 2024 pour Le marché aux fleurs coupées, sa poésie interroge les tensions entre intimité et engagement.

Du côté berlinois, Ann Gaspe (nom de plume d’Agnès Guipont) puise dans un héritage franco-allemand. Comédienne formée à l’École Jacques Lecoq à Paris, elle fusionne littérature, théâtre et création sonore depuis deux décennies. Ses projets, comme LaboR Labé (adaptation musicale des sonnets de Louise Labé) ou Naturgewalt_Forces de ma nature, révèlent une fascination pour la musicalité des mots et les récits pluridisciplinaires. Membre fondatrice du Réseau des autrices francophones de Berlin, elle défend une écriture nomade, à mi-chemin entre mémoire et innovation.

Une performance hybride

Structurée comme un laboratoire vivant, la pièce confronte les méthodes des deux artistes : Pelletier-Morin y présente des fragments percutants sur des thèmes sociétaux, tandis que Gaspe déploie un lexique sensible nourri de réminiscences. Le tout s’articule autour de dispositifs scéniques minimalistes, où le texte devient matière à transformer – un reflet de « l’incapacité du langage à saisir pleinement le réel » selon les conceptrices.

Coproduit par les Productions Rhizome (Québec) et le Réseau des autrices francophones de Berlin, L’impossibilité d’écrire s’inscrit dans un dialogue Nord-Sud artistique. Après Québec, la tournée s’arrêtera à la Fondation Guido Molinari de Montréal (15 février) et au Salon du livre de l’Outaouais (20 février). Une occasion de saisir comment deux artistes, malgré leurs différences culturelles, interrogent le même vertige : écrire malgré tout.

Prix des billets: 15$ sur Le Point de vente

La Maison de la littérature déborde d’activités en février 2025!