Un spectacle généreux de deux heures avec entracte, dans une mise en scène de Mani Soleymanlou
Très à l’aise même seul sur scène, Marc Messier jouait un nouveau rôle ce soir, celui de monologuiste qui s’entretenait avec son égo parfois vantard et prétentieux.
Bien sûr avec plus de 50 ans de carrière, celui qu’on a vu en théâtre dont la populaire pièce Broue, et ses nombreux rôles mémorables dans La Petite Vie, Lance et Compte, Les Boys, etc, a réalisé un autre rêve en sortant de sa zone de confort pour nous raconter l’histoire de sa vie qui avouons-le rejoignait parfois aussi la nôtre.
Marc a laissé son égo chez lui à faire des tâches domestiques pour le descendre un peu. Il joue les deux rôles sur scène, lui et son égo avec lequel il dialogue. Il raconte comment il a découvert le théâtre, ses premiers temps dans le métier, les années 1950, la religion, la sexualité avec la libido, le vieillissement et même la mort. À travers tout ça, dans un décor de trois balançoires, Marc ajoute même un peu de poésie et chanson ainsi qu’un mini-bloc d’une joke, un punch.
Il commence en nous parlant de l’égo qui peut devenir tellement gros, qu’il fait des folies en prenant l’exemple d’un chanteur qu’on ne voit plus. Ensuite commence l’histoire de sa vie et de la première rencontre de son égo qui l’incite à s’acheter un habit qui changera sa vie…
À l’époque, les Québécois n’étaient pas encouragés à développer leur égo, donc on le voit écouter sa voix intérieure qui l’incite à se mettre en valeur, malgré les réticences qui le tiraillent.
Beaucoup d’imagination
Marc nous parle de la libido, de la sexualité, mais aussi de la religion. Il fabule et prétend, avoir vécu l’apparition de la fille de dieu, il s’imagine devenir «le beau-frère de Jésus» et s’estime même prêt à jouer du Shakespeare, l’une de ses nombreuses expériences au théâtre. Marc s’obstine avec son égo qui voudrait améliorer son nez pour un rôle dramatique, son égo lui parle des pouvoirs de la chirurgie esthétique. (L’égo ne gagne pas toujours).
Autodérision sur le vieillissement
Célébrité et succès, résume bien Marc Messier, qui à 74 ans, nous rappelle que tout est relatif et qu’il vaut mieux apprendre à composer avec le vieillissement. Il affirme d’ailleurs qu’une des premières manifestations de l’andropause est une grande attirance vers la Floride pour y passer ses hivers. Une autre manifestation est la prise de 50 livres et s’acheter un trois roues.
Textes : Marc Messier
Collaborateurs aux textes : Mani Soleymanlou et Louis Saia
Mise en scène : Mani Soleymanlou
Vous voulez le voir en action et s’obstiner avec son égo, il reviendra pour 2 supplémentaires à la Salle Albert Rousseau : le 18 avril et le 2 mai 2022
Crédit photo : Lise Breton