Samedi 28 aout avait lieu la première avec tapis rouge du court métrage « Mon dernier jour », produit par Nancy Morin de Productions Star NM, au cinéma Le Capitol de Drummondville.  Acteurs, parents, amis, médias ainsi que le député bloquiste sortant, Martin Champoux, étaient sur place pour assister à ce petit mais grand film ayant pour thème la violence conjugale, un problème grandissant dans notre société.

L’équipe de Mon dernier jour ainsi que Martin Champoux lors de la première de Mon dernier jour.

Sofia (interprétée par Mélanie Dumais) et Kevin (interprété par Mathieu Nuth) sont un couple heureux et uni.  Ils s’aiment.  L’arrivée de la pandémie apporte son lot de problèmes au couple. Kevin perd son emploi et perd son père du même coup.  Kevin se retrouve alors dans un état changeant.  Il commence à prendre peur et à devenir maladivement jaloux de sa conjointe, au point de surveiller ses textos.  La fin de ce si beau couple commence.

Ce bouleversant court-métrage transporte comme message qu’il faut parler avant qu’il ne soit trop tard.  Comme le mentionne la productrice et autrice Nancy Morin (co-écrit avec Claude Huard), il ne s’agit pas de dénoncer.  Personne n’aime dénoncer des gens.  Alors à ce moment-là, c’est d’en parler qui devient extrêmement important. Sylvain Laforest, comédien, mentionne « Faites-le bien, faites-le mal… mais parlez-en! ».  L’actrice principale, Mélanie Dumais, nous a parlé d’une des scènes qui étaient tellement intense que les deux acteurs (avec Mathieu Nuth) ne se souviennent de rien, tellement ils étaient comme en « transe ».  Ce fût difficile pour les deux acteurs, en particulier pour Mélanie Dumais, puisqu’elle a déjà vécu de la violence conjugale et devait se remettre dans cette situation pour les besoins du film.

Scène de Mon dernier jour

À la fin du film, les gens pouvaient poser des questions et dire des commentaires.  Une après l’autre, trois femmes se sont levées et ont décidé de parler.  Pour l’une, c’était la première fois qu’elle se levait et parlait de son mari.  Elle s’en est sortie puisqu’il n’est plus avec elle.  Les deux autres femmes ont eu la chance de s’en sortir également car elles en avaient parlé.  Et, le réalisateur a aussi parlé des violences sexuelles qu’il a subies lorsqu’il avait seize ans.  Ce fût très émouvant et très inattendue comme situation.  J’en avait les larmes aux yeux.

Une des femmes dans la salle, qui racontait son expérience troublante, a dit quelque chose d’important et je le partage avec vous : « On vient le cœur comme un « marshmallow » fondu sur le bord du feu.  On vient de même, on se sent pas importante. Mais non!  C’est moi, c’est juste moi.  C’pas important c’que moi…  Non!  Y’a des affaires dans ta vie, il faut pas supporter quelqu’un qui n’a rien fait : Rien fait pour aider ses prochains, rien fait pour aimer, la nouvelle société, ces jeunes-là qui poussent.  Les gens sont négatifs pis ils sont négatifs tout partout […] ».  N’attendez pas de ne plus vous sentir important et surtout, comme elle dit, ne pas supporter quelqu’un qui ne fait rien. Une autre femme disait :  « Mais maintenant il y a beaucoup d’aide.  Moi j’avais pas ça.  Profitez-en, vous avez l’aide ».

Affiche du CAVAC

Trois semaines se sont écoulées depuis la première du film.  Je fus également bouleversé au point où je n’arrivais pas à écrire cet article.  Des souvenirs me sont revenus lorsque les femmes ont parlé.  Je remercie Sylvain Laforest d’avoir parlé et d’avoir montré que les hommes aussi sont touchés par ces violences.  J’ai subi moi-même une forme de violence verbale dans l’un de mes couples.  Je n’entrerai pas dans les détails puisqu’aujourd’hui c’est réglé, j’ai pardonné à cette personne et nous ne sommes plus ensemble.  Il a fallu que j’en parle à mes parents pour que je m’en sorte et je les remercie pour ce support.  J’ai quitté cette personne à cause de sa consommation de drogue (cocaïne) et d’alcool.  J’ai dû lui mentir, lui dire que je quittais parce que je veux vivre seul, en hermite.  Je savais que si je lui disais la vérité, je ne serais plus là pour vous écrire parce qu’elle m’aurait fait de belles promesses.  Par contre, je lui ai mentionné que je la quittais avant de la détester.  C’est la première fois que je raconte avoir menti à cette personne et avoir eu des idées noires.  Aujourd’hui, cette personne est sobre.  Mais ce ne sont pas toutes les histoires qui finissent bien…  C’est ce que ce film m’a fait réaliser.  Un court film qui en dit long. Alors parlez!  Juste d’en parler, vous vous enlèverez un gros poids sur les épaules.

Marie-Annie Hamel, directrice au Cinéma Capitol de Drummondville, mentionne vouloir présenter ce film en salle, la semaine, pour que plusieurs personnes puissent le voir et comprendre pourquoi il faut parler.  Lors de la présentation de la première, Nancy Morin a remis 50% des profits réalisés à la CAVAC (Centre d’Aide aux Victimes d’Actes Criminels).  Pour avoir du soutient, vous pouvez appeler la CAVAC au 1-866-532-2822 ou visiter le site web ici ou encore le CEPS (Centre d’Écoute-Prévention) au 819-477-8855.  Ne gardez pas ça pour vous, parlez!  Je vous laisse avec une pensée lue sur Facebook dernièrement : « Aimer, ne veut pas dire tout accepter ».

Crédit photos: Éric Côté