Le Musée maritime de l’Atlantique est situé au Lower Water Street à Halifax, près de l’eau, comme on s’y attend d’un musée qui traite de ce sujet. Plusieurs thèmes y sont abordés, notamment la marine canadienne, l’explosion d’Halifax, les bateaux à voile, les bateaux à vapeur, les nombreux naufrages de l’Ile de Sable, les épaves et trésors de la Nouvelle-Écosse, les histoires de navigateurs solitaires néo-écossais, etc.
Une grande diversité d’expositions est proposée au public à travers une multitude d’objets d’origine, de témoignages, de dioramas, de maquettes, de reconstitutions historiques d’évènements, etc. Lors de notre passage, une exposition avait lieu sur l’explosion d’Halifax qui est une page de l’histoire maritime canadienne, mais plus spécifiquement de la région immédiate, qui a durement touché Halifax, Richmond et Dartmouth. L’exposition « Collision in the Narrows: The 1917 Halifax Harbour Explosion » qui avait été originellement programmée pour le centenaire de cette tragédie, en 2017, a été prolongée jusqu’au 30 décembre 2018. Or, « Halifax Wrecked. The Halifax Explosion », une autre exposition sur le même sujet, fait partie de celles qui sont permanentes. L’histoire raconte que le cargo français Mont-Blanc, transportant des munitions à destination de l’Europe alors en guerre, entra en collision avec l’Imo, un navire norvégien. Le Mont-Blanc prit feu et explosa vingt minutes plus tard, tuant 2 000 personnes et en blessant des milliers d’autres. L’explosion engendra un tsunami et une onde de choc si puissante qu’elle cassa des arbres, plia des rails de chemin de fer et démolit des édifices, projetant des débris à des centaines de mètres. L’explosion fut entendue vraisemblablement à 420 kilomètres de distance. La province de la Nouvelle-Écosse présente d’ailleurs un arbre de Noël chaque année à la ville de Boston en reconnaissance de l’aide que l’état de Massachusetts a contribué lors de l’explosion.
Plusieurs artistes ont d’ailleurs exploité le sujet tel que Terry MacDonald qui a fait une magnifique peinture de l’évènement en 2004. On retrouve dans la montée d’escalier un autre peintre, Yves Bérubé, qui a peint une huile sur panneau du NCSM Sackville, en 2010. Il est d’ailleurs intéressant de voir que bon nombre d’artistes, au cours des siècles, ont souvent été sollicités dans le milieu de la navigation pour des commandes de peinture. Le public en retrouve quelques-unes tout au long de sa visite.
Une exposition était également présentée sur le rôle qu’a joué Halifax à la suite de la tragédie du Titanic en 1912. L’exposition retrace les évènements qui ont suivi le malheureux très célèbre naufrage. Cent cinquante victimes ont été enterrées dans trois cimetières d’Halifax dont le tiers des tombes ne portent pas de nom. Cette triste histoire a changé beaucoup de choses, à commencer par l’obligation d’avoir des canots de sauvetage pour tous les passagers sur les bateaux à vapeur et la naissance d’une patrouille internationale de surveillance des glaces, mise sur pied pour suivre les mouvements des glaces, émettre des avertissements et faire des recherches sur l’état des glaces. Dans cette exposition on y trouve quelques vestiges du grand bateau de la Silver Star. Halifax est devenue la ville-souvenir du Titanic et la dernière demeure de ses victimes.
Le musée est sur deux niveaux. On retrouve des éléments également à l’extérieur, notamment les hangars à bateau, le N.S.C. Acadia, etc. Il y a de véritables bateaux qui sont présentés et il y a aussi de magnifiques maquettes. Bon nombre de ces petits bijoux en bois ont été réalisés par des bénévoles qui ont ainsi, au fil des années, enrichi le musée de leur expérience. Lors de mon passage, j’en ai rencontré un qui travaillait justement sur un nouveau bateau dans le Ship Model Workshop qui est à l’entrée du musée. Thomas M. Power a fait plusieurs maquettes dont certaines qui peuvent prendre jusqu’à 400 heures de travail qui sont d’une impressionnante minutie.
Le dernier membre de l’équipage du musée est Merlin, un ara, filmé par une webcam qu’on retrouve sur le site: voir ici – une véritable vedette qui sait quand tourner le dos aux photographes trop déterminés à prendre son meilleur profil. Il y a également Google Maps qui propose aux curieux une visite virtuelle du musée:
voir ici
Une page d’histoire à chaque détour pour qui s’intéresse à la navigation et tout ce qui touche la mer et l’histoire maritime de l’Atlantique.
Tous les détails sur le site: voir ici