Le légendaire guitariste Pat Metheny était de passage à Québec pour un spectacle solo qui a su séduire les spectateurs. Retour sur une performance qui a révélé toute la maîtrise dont sait faire preuve Metheny dès qu’une guitare se trouve entre ses mains.

Une rétrospective de carrière

Le spectacle de Metheny a ravi les spectateurs avec une sélection soignée de ses œuvres, résultat d’une carrière impressionnante de plus de 53 albums réparties sur 45 années. Ce voyage à travers sa discographie a permis au public de redécouvrir ses plus grands succès présentés sous forme de medleys, tout en profitant de nouvelles interprétations.

Au cours de la soirée, Metheny a pris le temps de partager des anecdotes personnelles, expliquant comment il s’y est pris pour embrasser la guitare, en étant issu d’une famille de trompettistes. Sa passion pour la musique, son art et sa guitare sont évidents et touchants.

Il a aussi partagé quelques chansons de son dernier opus, Moondial. Il s’agit de l’aboutissement d’une longue carrière avec un album principalement joué à la guitare bariton.

Un seul guitariste pour les maîtriser toutes

La performance a également été ponctuée d’expérimentations sonores, notamment avec sa Gitare Picasso, une guitare à 40 cordes, la guitare bariton, et des dispositifs tels qu’un automate musical. Ces moments ont démontré la créativité sans limites et la volonté de Metheny de repousser les frontières de la musique.

Bien qu’il soit seul sur la scène, près d’une dizaine de guitares l’accompagnent tout au long du spectacle. Cela permet de mettre en évidence les caractéristiques de chaque instrument dont la sonorité varie considérablement. Quelques passages sont d’une douceur extrême et mélodiques, alors que d’autres s’aventurent dans des contrées presque cacaphoniques construites (ou déconstruites!) sur l’expérimentation et le bruit. Cette approche singulière démontre comment l’artiste a su se démarquer au fil de ses découvertes aux frontières de la guitare pour finalement les dépasser.

Et si un seul instrument ne permet l’expression complète de sa pensée musicale, il n’hésite pas à utiliser l’échantillonnage, superposant les rythmes et les mélodies pour terminer avec des envolées parfois improvisées, mais toujours savoureuses.

Metheny le showman

Dès les premières minutes du spectacle, alors qu’il s’adonnait à partager son flot de pensée musicale en revisitant certains de ses succès, il a glissé quelques notes de la chanson This is not America qu’il a cocréée avec David Bowie en 1985. Était-ce un clin d’oeil à la politique américaine en profonde déstabilisation, ou peut-être la preuve que la musique peut encore faire réfléchir au delà de l’art?

Du début de ce spectacle plus introspectif jusqu’à sa conclusion, le public a été comblé. Metheny a offert des rappels généreux, témoignant de l’affection et de l’admiration que les fans portent à ce virtuose.

Pour ceux qui ont manqué ce spectacle, Metheny poursuit sa tournée Moondial en terre canadienne jusqu’à la fin novembre avec un arrêt à l’Olympia de Montréal le 29 novembre.

Et pour ceux qui apprécient la grande qualité sonore du Palais Montcalm, d’autres grands artistes fouleront la scène prochainement, notamment David Jacques avec sa prestation Histoires de guitare – concert expérience dès le 1er décembre.

Palais Montcalm

Pat Metheny