Cet article s’inscrit dans un projet de grande envergure qui s’appelle “Projet Inst’Art Ateliers” qui propose au public de deux continents différents la visite sur rendez-vous d’ateliers d’artistes, membres du Collectif International d’Artistes ArtZoom (CIAAZ). Depuis 2014, un atelier est présenté occasionnellement sur différentes plateformes de l’information culturelle pour promouvoir les artistes, leur travail et leur lieu de création.

« La beauté du cœur transpire au-delà des apparences » – Céline Roger

Céline Roger est née à Montréal en 1970 et a grandi à Sainte-Julie-de-Verchères. Elle a toujours eu un intérêt pour l’art. Elle se souvient d’ailleurs de ses premiers coups de crayon à l’âge de trois ans, de ses premiers dessins et de ses cours d’arts plastiques à l’école. Elle a été sensible à l’art très tôt dans son enfance, notamment par ses grands-parents, du côté maternel, qui collectionnaient les peintures. Elle passait d’innombrables heures à admirer leurs oeuvres. Le théâtre, le ballet, la musique, la peinture, la sculpture, etc. forment sa jeunesse. Son père l’initie également aux visites des musées. Du côté paternel, plusieurs membres de sa famille peignent. Son arrière grand-père est Urbain Carli, sculpteur statuaire. Pétrie d’histoires de famille, que son père lui raconte, elle sait dès l’âge de sept ans qu’elle deviendra un jour une artiste peintre. En 1998, lors d’une visite chez ses parents à Matane, son père lui apprend les rudiments de la peinture et c’est ainsi que l’aventure a débuté pour elle.

Depuis que Céline Roger vit à Sherbrooke, son espace de travail se divise en deux sections : l’atelier fait environ 25 x 15 pieds et sa galerie d’art fait 12 x 24 pieds. Le premier espace est le prolongement naturel de l’autre. Ce lieu de création, entièrement dédié à l’art, est suffisant pour ses besoins actuels. L’artiste avoue que la lumière influence son choix de couleurs. «L’ambiance est très importante pour moi. Je peins toujours avec de la musique lorsque je suis à l’intérieur». Céline Roger, qui peint aussi sur le motif, aime se retrouver en plein-air, notamment dans la région de Charlevoix, où une lumière naturelle inonde son autre environnement de travail. «L’énergie des lieux, l’énergie du moment, sont pour moi une source d’inspiration autant que les couleurs». Le pleinairisme apporte donc une lumière particulière à ses œuvres, tandis qu’en atelier, la lumière est nettement différente. Bien qu’elle ait beaucoup d’éclairage pour se sentir confortable dans son atelier, elle aime explorer les ambiances tamisées à l’occasion : «Cela me permet de sortir de ma zone de confort et d’oser…». Sa préférence reste néanmoins la lumière naturelle qui ne s’imite pas: «Peindre sur le motif change tout. J’ose tellement plus depuis que je peins à l’extérieur !» Cette lumière particulière l’a amenée à comprendre le jeu des ombres et des lumières. « Lorsque je peins à l’extérieur, mes œuvres sont plus lumineuses, plus éclatantes !» Le grand espace lui permet de prendre du recul et de poser un regard différent sur ses œuvres, mais l’atelier reste son refuge. A la fois lieu de création et de partage, l’artiste aime la solitude de son antre lorsqu’elle débute une œuvre. La concentration est nécessaire. «J’ai besoin de m’inspirer de l’ambiance et de l’émotion du moment présent. J’ai besoin de calme. Lorsque la première étape de création est passée, c’est complètement autre chose». Au début, sa tête bouillonne d’idées et le calme est nécessaire pour réfléchir, poser ses idées et composer son tableau. Lorsque les décisions sont prises au son de la musique, elle dépose les couleurs gaiement; c’est l’heure de la récréation. La passion prend le dessus et Céline Roger fait danser ses pinceaux sur la toile avec entrain. «Je puise les énergies positives de ces instants. Je puise l’énergie du moment et j’en fais ressortir toutes les vibrations».

Le processus de création débute d’abord par des idées mobiles qui bougent dans tous les sens, interagissent entre elles, se superposent les unes aux autres. Finalement, elles se calment et se concrétisent sur une toile. Ainsi, l’artiste peint d’abord l’œuvre dans sa tête avant de prendre physiquement les pinceaux pour traduire ce qui doit impérativement apparaître concrètement. Elle contemple ses idées, les recrée, les observe, les apprécie, les déconstruit pour mieux les traduire. Ce processus « préparatoire » est sans fin.

Pendant la saison froide, elle peut peindre 6 à 10 heures par jour dans son atelier. Bien qu’elle ne calcule pas ses heures de plaisir, elle passe beaucoup de temps à réfléchir et à poser les couleurs selon ses réflexions. L’été, elle se ressource : «Je mijote mes futurs projets !» L’hiver et le printemps sont indéniablement ses périodes les plus productives.

Celle qui porte un tablier, même lorsqu’elle peint en plein air commence sa journée par un bon café. Elle choisit sa musique, enfile son tablier, choisit sa toile, elle prépare sa palette… une cérémonie qui s’accompagne d’une tranquillité solitaire qu’elle apprécie. «Chaque saison me stimule différemment, chaque saison est une nouvelle aventure !»

Son atelier est situé au 875, avenue du Parc à Sherbrooke (Québec). Il est ouvert sur rendez-vous. Le public intéressé à visiter son atelier peut la contacter. Des photos de l’atelier de Céline Roger ont également disponibles sur Instagram et Flickr. Sur Instagram, les curieux, amateurs d’art et collectionneurs peuvent suivre le hashtag #celinerogerartistepeintre pour avoir accès à d’autres photos régulièrement diffusées sur ce réseau social.

Crédit photo: Courtoisie

HeleneCaroline Fournier, experte en art et théoricienne de l’art, oeuvre dans le domaine des arts visuels au niveau international depuis 1997. Elle occupe actuellement diverses fonctions dans le milieu...