Du 20 au 30 avril a lieu les Rendez-Vous Québec Cinéma (RVQC), pour la 40e année à Montréal.  Encore une fois, les Rendez-Vous Québec Cinéma sont venus à Drummondville, faire vivre aux drummondvillois et drummondvilloises pour une 4e année, le cinéma du Québec.  Ces Rendez-Vous avait lieu du 21 au 23 avril inclusivement, au cinéma Capitol du centre-ville.  C’est en tout 23 films québécois qui ont été présentés, avec trois soirées tapis bleu ou rouge, où les spectateurs pouvaient rencontrer des acteurs, réalisateurs et producteurs.

Noémie dit oui – À partir de la gauche: Kelly Depeault, Geneviève Albert, James-Edward Métayer et Maxime Gibeault.

J’ai commencé ma première soirée, tapis bleu, avec un ami et le film Noémie dit oui de Geneviève Albert, qui sortira officiellement ce vendredi.  Ce film, très difficile, traite de la prostitution juvénile.  Kelly Depeault (L’Échappée, La déesse des mouches à feu) incarne Noémie, une jeune adolescente de 15 ans qui, vivant dans un centre jeunesse, se fait rejeter par sa mère (Myriam DeBonville).  Elle s’enfuit alors du centre et ira retrouver son amie Léa (Emi Chicoine), qui habite chez son copain (Maxime Gibeault), son proxénète.  Elle y rencontre Zach (James-Edward Métayer) qui deviendra son copain et par la suite, son proxénète.  Un filme remarquable avec des acteurs formidables.  La scénariste Geneviève Albert voulait montrer que la prostitution juvénile fait mal, pas seulement à la victime mais aussi à la société.  L’adolescent-e meurtri-e, s’il ou si elle s’e sort, il ou elle restera marqué physiquement et mentalement.  Kelly Depeault joue merveilleusement bien à un point où on vient qu’à avoir de la compassion pour elle, on veut la sortir de là.  Le message est clair et passe très bien.  Personnellement, j’avais hâte que ça achève, que ça se termine.  Je ne parle pas du film, bien sûr, mais du calvaire de la petite, tellement c’est pognant.

Rêver ma vie – à partir de la gauche: Jici Lauzon, Yannick Chapdelaine, Diane-Marie Racicot, Guillaume Venne, Danièle Belley, Frédéric Gagnon et Annie Hamel.

Ma deuxième soirée, avec une amie, fût avec un aussi bon film et accompagné d’un tapis bleu.  Le film Rêver ma vie de Guillaume Venne (co-propriétaire des cinémas RGFM) est son premier film.  Le scénario qu’il a écrit tourne autour de l’accident cérébraux-vasculaire (ACV) et comment une victime s’en sort.  Un événement près de lui l’a inspiré pour ce scénario.  Philippe (joué par Frédéric Gagnon, Coup de théâtre), sportif, informaticien, marié et père d’un garçon, va vivre tout un changement dans sa vie à la suite d’un accident cérébraux-vasculaire.  Philippe traversera l’épreuve en passant par la colère, la tristesse, la résiliation.  Grâce à sa conjointe (Danièle Belley, District 31, Le centre du monde) et l’aide de son ami Samuel (Yannick Chapdelaine, Montréal Dead end, Men’s room), son ange-gardien, Philippe finira-t-il par s’en sortir?  Un film à voir, nous faisant passer par toutes sortes d’émotions.  Jici Lauzon (Virginie, Les Bougons, c’est aussi ça la vie) incarne le rôle du père de Philippe, avec qui ils auront une course de quadriporteurs remarquable!  Souhaitons maintenant que Guillaume Venne reprendra les rennes pour un autre film.

Tenir le phare: À partir de la gauche: Édouard Biron-Larocque et Thomas Soto.

Ma troisième et dernière soirée fût un tapis rouge, avec six courts métrages à visionner.  J’ai eu la chance de voir une partie de la distribution du film Tenir le phareThomas Soto, réalisateur, y racontait son grand-père, atteint de la maladie d’Alzheimer.    Jacques L’Heureux (District 31, Toute la vérité) campe le rôle du grand-père de façon merveilleuse avec Édouard Biron-Larocque (Recrue), jeune drummondvillois, dans le rôle du petit fils.  Un duo du tonnerre où nous pouvons ressentir la profonde tristesse ainsi que la détresse lorsqu’un être cher perd peu à peu la mémoire.  Édouard Biron-Larocque, pleurant à chaudes larmes… très réaliste dans son jeu d’acteur.  D’ailleurs, il est en nomination pour son rôle au Nova Star Awards 2022, le 11 juin à Toronto.

Édouard Biron-Larocque

Parmi les autres courts-métrages, il y avait Mourir en vie de Benoît Brière où un vieux père (Marcel Sabourin) demande à son fils de le tuer, le soir de Noël, pour aller retrouver sa conjointe.  C’est une histoire touchante, celle du Dr. Jean-François Chicoine.  Il y avait également Frimas de Marianne Farley, une histoire difficile qui se situe en 2028 où l’avortement est illégal et une femme (Karine Gonthier-Hyndman) va se faire avorter clandestinement.  Dieu@mail.com est un film sarcastique et drôle de Roger Gariépy.  Réal (Robert Lalonde) reçoit un courriel d’une ivoirienne disant que son mari est décédé et qu’il recevra une somme de 40 millions de dollars s’il promet de construire une école dans son village, qui portera le nom de son mari décédé.  Un petit dessin animé faisait partie des courts-métrages, Mauvaises herbes de Claude Cloutier, nous fait réaliser que nous vivons dans le même monde avec la même racine.  Et enfin, Les grandes claques d’Annie St-Pierre, nous montre un homme désabusé (Steve Laplante) qui, le soir de Noël 1983, tente de venir chercher ses enfants chez son ex-conjointe (Larissa Corriveau), qui est en plein party avec sa famille.

Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville.

C’est avec Comme une vague d’Andrée Blais et Marie-Julie Dallaire et Les Trois Accords : Live dans le plaisir de Louis-Philippe Eno, que les Rendez-Vous Québec Cinéma se sont terminés samedi dernier, à Drummondville.  Ce sont des grandes soirées de ce genre qui nous font découvrir à quel point nous avons de très bons films, ici au Québec, avec de très bons réalisateurs et d’excellents acteurs et actrices.  Nous avons des trésors au Québec et plusieurs richesses indescriptibles.  Les Rendez-Vous Québec Cinéma nous donne la chance d’en profiter.  À nous de saisir cette chance!  Un gros merci à Annie Hamel, directrice du cinéma Le Capitol, de faire profitez les drummondvillois et drummondvilloises de ces richesses.  Merci également à tous les partenaires dont Bell Canada, Hydro-Québec, Radio-Canada mais aussi à la ville de Drummondville où la mairesse, Stéphanie Lacoste, nous a témoigné son amour pour le cinéma québécois, grâce à la magie du grand écran. Un merci particulier à Sylvie Quenneville, directrice des Rendez-Vous Québec Cinéma, qui permet à Drummondville de vivre le cinéma québécois.

Crédit photos: Éric Côté