Jusqu’au 6 septembre 2021, l’avenue du Mont-Royal présente Confidences du vivant, une exposition photographique extérieure en harmonie avec la thématique adoptée pour tout l’été sur la zone piétonnière : les jardins, la promenade, les transformations subtiles de la nature, du vivant. Ici, deux artistes, Normand Rajotte, qui observe depuis vingt ans les moindres changements dans une même forêt située au pied du mont Mégantic, et Katherine Melançon, une photographe sans caméra, qui crée avec un numériseur qui permet de révéler un monde caché ou potentiel, au-delà des sens. Deux approches distinctes, mais deux artistes attentifs au vivant et à ses métamorphoses subtiles.

Œuvre de Normand Rajotte

Normand Rajotte explore depuis plus de vingt ans une forêt située au pied du mont Mégantic, en Estrie. De saison en saison, il y observe des signes de changement, allant de l’avancée de la végétation aux traces laissées par l’activité animale. Il photographie ce qui le surprend, l’intrigue ou, simplement, ce qui lui semble beau sur le plan de la forme ou de l’instant capté. Par la suite, ces images deviennent elles-mêmes des traces qui rendent compte du cheminement du photographe. C’est ainsi qu’avec le temps, à force de le marcher, un lien intime avec ce territoire s’est développé : « Au cours de mes observations je continue à chercher la place qui me revient et, par le fait même, à me questionner sur mon rapport à la nature ».

Photographe autodidacte, Normand Rajotte vit et travaille à Montréal et en Estrie. Dès ses débuts, il opte pour le documentaire. Cette approche directe marquera durablement sa pratique par la suite. Au milieu des années 1980, par le biais du paysage, il adopte une démarche plus introspective axée sur la conscience de soi et un rapport renouvelé à la nature. Plusieurs séries de photographies en découleront. Depuis 1997, son investigation photographique se porte exclusivement sur un territoire précis, une forêt au contrebas du mont Mégantic. Ses recherches s’y poursuivent. Ses œuvres figurent dans plusieurs collections particulières et publiques au Québec et au Canada.

Seven Sisters – Fauna de Katherine Melançon

Pour sa série Nature morte, l’artiste multidisciplinaire Katherine Melançon a cueilli des éléments naturels dans des lieux parfois urbains, parfois sauvages, afin de rendre compte de l’esprit du lieu et de son expérience de celui-ci. Elle utilise une technique de photographie sans caméra : la numérisation, pour capter ces végétaux et en révéler certains aspects cachés et potentiels. Le numériseur permet de dépasser les capacités de nos sens qui limitent souvent notre perception. La captation est performative, c’est-à-dire que le moment de capture implique une gestuelle qui permet d’explorer tous les paramètres photographiques, qui est inscrit dans l’image des mouvements, des traînés ainsi que des empreintes de l’outil. C’est le moment clé de la création des œuvres. « J’aime qualifier la numérisation comme la transformation des végétaux en nouvelles semences, celles-ci ensuite re-plantées dans la matière, ici le papier ou le vinyle ». S’ensuit enfin un travail de composition.

Katherine est une artiste multidisciplinaire dont la pratique s’intéresse au processus, aux outils et aux matériaux non-traditionnels ainsi qu’à la rencontre entre le naturel et le technologique. Dans une boucle entre expérimentation et résultats, elle cherche à questionner les matériaux et explorer leurs parcours à travers des cycles de métamorphoses entre le virtuel et le matériel. Dans ses dernières œuvres, la nature contrôle ce qui est créé par l’humain pour explorer un renversement des relations de pouvoir. Katherine a obtenu une maîtrise en beaux-arts à la Central Saint Martins à Londres, Royaume-Uni, et un baccalauréat en communications – médias interactifs de l’UQAM. Elle a exposé au Canada, aux États-Unis et en Europe. Elle vit et travaille à Montréal.

Confidences du vivant

Photographes :  Normand Rajotte et Katherine Melançon

46 photographies grands formats (4’ X 5’) tout au long de l’avenue du Mont-Royal, entre les rues Henri-Julien et Fullum.

L’exposition est une réalisation d’Odace Événements, filiale culturelle de La SDC de l’Avenue du Mont-Royal

mont-royal.net