Rolly Assal est un jeune humoriste de 35 ans. D’un père syrien et d’une mère égyptienne, il est né au Québec. Gagnant au Tremplin de Dégelis en 2018, dans la catégorie Humour, Rolly se fait connaître de plus en plus au Québec et en Europe. C’est dans le cadre du Tremplin de Dégelis que j’ai réalisé une entrevue téléphonique.
Éric Côté : D’où viens-tu?
Rolly Assal : Du Québec. En fait mon père est syrien et ma mère est égyptienne donc j’ai un mélange de cultures.
ÉC : As-tu des frères et sœurs? Es-tu le seul artiste dans la famille?
RA : Oui j’ai un frère et une sœur. Je suis également le seul artiste dans la famille mais ce n’est pas moi le seul clown. Mon frère est une bonne source d’inspiration et mon père aussi.
ÉC : Depuis quand fais-tu de l’humour?
RA : Depuis environ 3 ans.
ÉC : Pourquoi? Qu’est-ce qui te pousse à faire ce métier?
RA : Plus jeune, je n’ai jamais pensé faire de l’humour sur scène. C’est un ami humoriste qui m’a fait monter sur scène en 2015 et en 2016, à Paris. C’est lui qui m’a amené à remonter sur scène et m’a donné le coup de pied qu’il me manquait. Il est connu en Europe, c’est Paul Taylor, il vient de Londres. On se parle souvent encore aujourd’hui. On s’appelle, on teste des blagues. On travaille beaucoup ensemble.
ÉC : Est-ce qu’il y a eu une inspiration, un déclic?
RA : C’est parti d’un rêve de jeunesse. J’ai reçu une influence d’humoristes français comme Jamel Debbouze et Gad Elmaleh mais aussi d’humoristes québécois comme Michel Courtemanche, Louis-José Houde, Martin Matte, Sugar Sammy et Rachid Badoury. C’est ce dernier qui m’a donné le point sur le « i », qui m’a fait réaliser que c’est ça que je veux faire.
ÉC : Quel a été ton parcours?
RA : Je n’ai fait aucune étude. Selon moi, c’est un état d’être, un trait de personnalité, un muscle qui travaille ou une graine qui grandit en l’arrosant. Mon ami Paul Taylor m’a dit « Tu es drôle à la base, va sur scène et le public validera tes blagues ».
ÉC : Quels sont tes sujets favoris lorsque tu écris tes textes?
RA : Mes sujets sont variés. Mon père est l’un de mes sujets favoris. Il est un humain très spécial et a vécu tellement de choses. Moi je suis tellement différent de lui à cause de la culture québécoise. Mais c’est lui qui a fait que je suis moi maintenant. J’aime également aborder ma culture ou ma naïveté. J’aime aussi parler des sujets qui m’énervent. En exemple, les pots luck. C’est complètement en dehors de la culture arabe mais typiquement québécois. Je touche parfois les sujets sur la « fine ligne », ce qui est drôle ou non et le transformer en quelque chose de drôle, comme traiter de l’Alzheimer. J’ai déjà parlé de racisme puisque j’en ai vécu. Mais je ne suis pas du genre, même avec mes amis, à parler politique. En bref, j’aime parler de moi.
ÉC : As-tu des projets à court termes?
RA : Cette année, je veux sortir un spectacle d’une heure et augmenter mon public. Je veux écrire une série web qui parlerait de moi, mes aventures, mes expériences. Toujours sur le web, je veux sortir des extraits de stand up que j’ai fait. Je veux retourner en France, faire des plateaux et me planter, car en France le public est difficile. C’est un bon endroit pour essayer des blagues. Je veux également faire la 1ère partie de Paul Taylor. J’aimerais peut-être faire un Zoofest. Et je vais animer le Tremplin de Dégelis.
ÉC : Justement, c’est quoi le Tremplin de Dégelis?
RA : C’est un festival d’artistes émergents, la relève en humour, en musique et chant, auteur-compositeur-interprète. Dégelis est une ville du Québec, près du Nouveau-Brunswick. Le festival a lieu pendant 5 jours, du 13 au 17 mai 2020. Il y a environ 700 personnes et peut-être plus au festival. On peut voir d’ailleurs sur ma page Facebook une annonce de Dégelis et je ris du fait que c’est loin.
ÉC : Quel est ton lien avec l’édition de cette année (même si tu m’as dit que tu allais animer, je veux en savoir plus!)?
RA : On m’a demandé d’animer les cinq soirées du festival. Je présenterai aussi de nouveaux numéros. Ce sera un public différent chaque soir donc une bonne façon de faire mes nouveaux numéros devant le public. Je dévoilerai les prix le dimanche soir.
ÉC : Les organisateurs du Tremplin de Dégelis semblent bien te connaître.
RA : J’ai déjà participé au festival dans la catégorie humour et j’ai remporté la première place en 2018 et j’y ai présenté un numéro en 2019.
ÉC : Et à long terme, as-tu d’autres projets?
RA : Mon projet de l’an dernier était de produire du contenu web, j’aimerais continuer. J’ai réalisé un voyage au Kenya et Éthiopie en 2019, pour vivre une aventure et réaliser un documentaire. Je suis allé là où les gens n’iront pas et je les ai fait voyager. J’ai visité ces deux régions suivi de mon ami caméraman en y ajoutant un peu d’humour. Je suis parti là-bas très enthousiaste mais vers la fin de mon voyage, je commençais à avoir de la difficulté à assimiler tout ce que je faisais. On le voit dans les vidéos, mon enthousiasme et mes difficultés de la fin. C’est six épisodes de trois minutes.
ÉC : Merci Rolly.
Vous pouvez voir ces vidéos juste ici. Sur sa page Facebook ou Instagram, vous pourrez voir d’autres vidéos. Je vous recommande la discussion autour d’une poutine avec un ami. Avec son talent et son côté très humain, c’est un humoriste à découvrir.
Crédit photos : Bastien Carrière