Théâtre Aux Écuries

7285 Rue Chabot, Montréal

Du 11 au 19 avril : MASHINIKAN – Le livre
Mashinikan, Livre dans la langue Ilnu.


Un livre peut-il être vivant ? Peut-il rapprocher les gens d’une même famille ? Comment une grand-mère Innue, une Kukum, en arrive-t-elle à révéler une vérité qu’elle est seule à détenir ? Vingt ans auparavant, son fils Pierre a disparu après avoir vandalisé un pipeline qui passait sur le territoire de chasse de sa communauté. Pourquoi a-t-il laissé à sa mère un livre, un Mashinikan, pour qu’elle le remette à sa fille Kaylie lorsque cette dernière sera adulte ?

Est-ce qu’une vie peut tenir dans un livre ? Est-ce qu’une culture peut tenir dans un livre ? Jusqu’où l’amour d’une mère peut aller pour que l’on puisse retrouver la liberté ? Le pardon est-il nécessaire ? Se pardonner l’est-il également ? Est-ce qu’un livre respire ?
Ces questions trouvent une réponse dans un bel ensemble en une heure et demie.

Kaylie, née d’un père innu et d’une mère québécoise, n’a pas connu son père – et ce n’est surtout pas sa mère qui va lui parler de lui. Un jour, Kaylie, enceinte d’un premier enfant, trouve dans le grenier un livre manuscrit écrit en innu qui semble lui être destiné et qu’aurait laissé à son père. Or Kaylie ne lit pas l’innu. Encouragée par sa tante Margot, la sœur de son père, elle se rend à Piekuakami afin de rencontrer sa grand-mère, qui pourrait l’aider à déchiffrer ce mashinikan. C’est alors que le passé revient en force : vingt ans auparavant, son père se serait attaqué aux installations de la Black Snake Oil Company, une entreprise pétrolière.

Le décor est beau et polyvalent, et l’histoire se déroule à travers des scènes et des projections et la présence d’un jeune homme, qui reste sur scène tout au long de la pièce pour accomplir divers rituels. Mamoudou Camara est impressionnant dans ce rôle.
La distribution d’Isabelle Miquelon, Alexia Vinci, Ximena Ferrer Olaso, Kathleen Aubert, Christian Ouellet et Mamoudou Camara est solide. La mise en scène d’écrivain Marco Collin nous montre cette histoire touchante et vraie.

Crédit photo: Patrick Simard