Le nouveau livre d’Émilie Viens offre un récit authentique et porteur d’espoir pour toute personne confrontée à l’épuisement professionnel. À travers la métaphore poétique des saisons, l’autrice québécoise transforme son expérience personnelle en guide de résilience.
Dans un contexte où 39% des employés canadiens se disent épuisés au travail en 2025, contre 35% en 2023, l’ouvrage Avancer sans s’épuiser d’Émilie Viens arrive à point nommé. Publié aux éditions Un monde différent, ce livre de développement personnel se distingue par son authenticité et sa capacité à transformer une expérience douloureuse en message d’espoir pour des milliers de personnes qui se reconnaîtront dans ce parcours.
Un acte de courage au service des autres
Partager son histoire d’épuisement professionnel n’a pas été une démarche facile pour Émilie Viens, fondatrice de La Planificatrice, entreprise spécialisée dans la gestion du temps et l’organisation. « Il y a eu un inconfort de parler autant de moi dans le livre, surtout que mes parents apprennent des choses qu’ils ignoraient », confie-t-elle avec une franchise touchante. Pourtant, c’est précisément cette vulnérabilité qui fait la force de son témoignage.
Mon corps m’a parlé pendant trois ans, mais j’ai refusé d’écouter.
Émilie Viens

L’autrice révèle des pensées que beaucoup n’osent avouer, allant jusqu’à partager qu’elle souhaitait secrètement avoir un accident pour pouvoir arrêter de travailler. Cette honnêteté brutale brise le silence et la honte qui entourent trop souvent l’épuisement professionnel. « Mon intention, c’est vraiment d’aller aider les gens », explique-t-elle, résumant ainsi la motivation profonde qui l’a poussée à franchir le pas de l’écriture.
Dans une société où parler de ses difficultés psychologiques demeure tabou pour beaucoup, ce geste de transparence contribue à normaliser une expérience que vivent actuellement 24% des travailleurs québécois. L’autrice assume d’ailleurs explicitement ses limites, rappelant qu’elle n’est pas professionnelle de la santé et que ses écrits sont basés sur son vécu personnel.
La métaphore des saisons : un cadre rassurant et accessible
L’une des contributions les plus remarquables du livre réside dans sa structure narrative innovante. Émilie Viens utilise la métaphore des quatre saisons pour illustrer les différentes étapes du burnout, offrant ainsi un cadre conceptuel aussi poétique qu’accessible. « L’automne, c’est le moment avant qu’on obtienne un diagnostic. On normalise un paquet de choses qui ne devraient pas l’être », explique-t-elle.
Cette approche métaphorique permet aux lecteurs de se situer dans leur propre parcours et de comprendre que chaque phase difficile est temporaire, comme les saisons qui se succèdent inexorablement. L’automne représente la descente progressive, l’hiver symbolise le cœur de la tempête, le printemps annonce la renaissance, tandis que l’été incarne le maintien de l’équilibre retrouvé.
En donnant des repères clairs et imagés, l’autrice déstigmatise le processus souvent chaotique de l’épuisement et de la récupération. Cette structure offre également un message d’espoir essentiel: après l’hiver vient toujours le printemps. Cette perspective optimiste s’avère particulièrement précieuse pour les personnes en pleine crise qui ont du mal à envisager un avenir meilleur.
Les huit mensonges qui nous piègent
Dans son ouvrage, Viens identifie huit « mensonges » que nous nous racontons pour justifier notre épuisement, une grille d’analyse qui permet aux lecteurs d’identifier leurs propres mécanismes d’auto-sabotage. Elle admet les avoir tous incarnés à un moment ou un autre de son parcours.
Le mensonge de ne pas pouvoir « laisser tomber » son équipe, même au détriment de sa santé, résonne particulièrement. « Avec du recul, je réalise que l’entreprise ne s’est pas effondrée sans moi », observe-t-elle aujoud’hui. Cette prise de conscience tardive souligne l’importance du sentiment d’indispensabilité qui pousse tant de personnes à négliger les signaux d’alarme de leur corps.
Les recherches montrent d’ailleurs que les facteurs organisationnels comme les charges de travail excessives (39%) et la fatigue émotionnelle liée aux tâches stressantes (38%) figurent parmi les principales causes d’épuisement professionnel. En identifiant ces croyances limitantes, l’autrice offre aux lecteurs un miroir qui leur permet de reconnaître leurs propres rationalisations dysfonctionnelles.
Une dimension féminine particulière
Émilie Viens observe que les femmes sont souvent plus enclines à s’ouvrir sur le sujet de l’épuisement, mais aussi à se mettre une pression supplémentaire. « On veut performer à la maison et au travail. À un moment donné, on ne peut pas être partout en même temps », souligne-t-elle, mettant le doigt sur cette double exigence qui pèse particulièrement sur les femmes contemporaines.
Cette observation résonne avec les données statistiques qui montrent que les femmes québécoises présentent des taux de détresse psychologique plus élevés (41,3%) que les hommes (35%). L’autrice salue néanmoins le fait que de plus en plus d’hommes osent parler de leur propre épuisement, contribuant ainsi à briser les stéréotypes de genre autour de la vulnérabilité.
Les jeunes de 18 à 34 ans apparaissent comme particulièrement touchés, avec des taux d’épuisement professionnel atteignant 30,5%. Le témoignage d’Émilie Viens, qui a vécu cette expérience dans la trentaine, pourra donc résonner particulièrement auprès de cette génération confrontée à des attentes professionnelles et personnelles souvent irréalistes.
L’importance cruciale de l’accompagnement professionnel
L’autrice insiste avec sagesse sur la nécessité de consulter un professionnel de la santé pour diagnostiquer et traiter l’épuisement. Cette recommandation s’aligne avec les meilleures pratiques en matière de prise en charge du burnout, qui soulignent l’importance d’interventions structurées.
Au-delà du suivi médical, Viens encourage également à se reconnecter à soi-même et à écouter les signaux du corps : « Mon corps m’a parlé pendant trois ans, mais j’ai refusé d’écouter. » Cette reconnaissance de l’importance des signaux corporels rappelle que l’épuisement ne survient pas du jour au lendemain, mais résulte d’une accumulation de signes ignorés.
Les recherches indiquent que le soutien des collègues (65%) et des gestionnaires (59%) a l’impact le plus fort sur la santé mentale des employés. Cependant, l’autrice rappelle que la guérison commence par une prise en charge personnelle et une démarche volontaire vers le mieux-être, accompagnée idéalement par des professionnels compétents.
Un tournant qui ouvre sur un nouveau départ
L’épuisement professionnel s’est révélé être un tournant décisif pour Émilie Viens, qui a quitté son emploi pour fonder son entreprise. Elle enseigne aujourd’hui la gestion du temps, mais avec une perspective radicalement différente : non pas pour accomplir plus de tâches, mais pour trouver du temps pour ce qui compte vraiment.
Cette transformation illustre une tendance observée dans de nombreux témoignages de personnes ayant traversé un burnout. Plusieurs affirment que cette expérience, aussi douloureuse soit-elle, est devenue « une chance de pouvoir reconstruire leur vie » de manière plus alignée avec leurs valeurs profondes. Pour beaucoup, « pour rien au monde ils ne souhaiteraient reprendre leur vie d’avant ».
Le parcours de l’autrice démontre qu’il est possible de transformer une crise en opportunité de croissance personnelle et professionnelle. Cette perspective positive ne minimise en rien la souffrance vécue, mais offre un horizon d’espoir indispensable pour ceux qui traversent actuellement leur propre « hiver ».
Trouver l’équilibre : un choix conscient et quotidien
Devenue maman, Émilie Viens a appris à compartimenter son temps et à prioriser sa santé mentale. « Je pourrais travailler 100 heures par semaine, mais je sais que ce ne serait pas bon pour moi. Je fais le choix conscient d’équilibrer ».
Cette discipline de vie représente probablement l’un des enseignements les plus précieux du livre. L’équilibre ne s’obtient pas une fois pour toutes après la guérison, mais requiert constamment des choix délibérés et répétés.
Le milieu professionnel a aussi sa part à jouer: les entreprises qui investissent dans la prévention réduisent presque de moitié les taux d’épuisement et économisent environ 3 400 $ par employé. Le témoignage d’Émilie Viens rappelle toutefois que la responsabilité ne peut reposer uniquement sur les organisations : chaque individu doit apprendre à reconnaître ses limites et à les respecter.
Un message d’espoir pour une génération épuisée
Avancer sans s’épuiser s’inscrit dans un moment charnière où la santé mentale au travail est devenue une préoccupation majeure au Canada. Alors que seulement un tiers des employés vivant des difficultés de santé mentale en parlent à leur employeur, ce type de témoignage contribue à briser l’isolement et la stigmatisation.
Le livre ne prétend pas offrir de solutions miracles ni remplacer un accompagnement professionnel. Sa force réside plutôt dans sa capacité à dire : « Tu n’es pas seul, je suis passée par là, et il y a un après. » Pour de nombreuses personnes qui se sentent prises au piège de leur épuisement, ce message simple mais puissant peut représenter le premier pas vers la guérison.
L’ouvrage s’adresse particulièrement à ceux qui se trouvent dans leur « automne », cette phase insidieuse où l’on normalise des comportements et des états qui ne devraient pas l’être. En aidant les lecteurs à identifier les signaux précurseurs, Émilie Viens contribue à la prévention, qui demeure la stratégie la plus efficace et économique face à l’épuisement professionnel.
Une contribution humble mais précieuse
Avancer sans s’épuiser ne se présente pas comme un traité scientifique sur le burnout, mais comme un témoignage authentique enrichi de réflexions personnelles et de conseils pratiques. Cette approche humble, où l’autrice reconnaît explicitement ses limites, constitue paradoxalement l’une des forces du livre.
Dans un domaine où les promesses de solutions rapides abondent, Émilie Viens offre quelque chose de plus rare : un récit honnête de reconstruction, avec ses avancées et ses difficultés. Elle rappelle que la guérison prend du temps, qu’elle nécessite de la patience et de l’auto-compassion, et qu’elle transforme profondément la personne qui la traverse.
Pour toute personne qui se sent submergée par son quotidien, qui normalise sa fatigue chronique ou qui se reconnaît dans ces « mensonges » que l’on se raconte pour tenir, ce livre peut servir de miroir salutaire. Il rappelle que prendre soin de soi n’est pas un luxe mais une nécessité, et que demander de l’aide constitue un acte de courage plutôt qu’une faiblesse.
L’ouvrage d’Émilie Viens prouve qu’il est possible d’avancer sans s’épuiser, à condition d’accepter de ralentir, d’écouter son corps, et de faire des choix alignés avec ses vraies priorités. Dans une société qui valorise la performance à tout prix, ce message de modération et d’équilibre représente une forme de résistance bienveillante dont nous avons tous besoin!
Pour aller plus loin:
https://www.mhrc-rsmc.ca/sante-mentale-au-travail
https://www.mhrc-rsmc.ca/sante-mental-travail-2025
Avancer sans s’épuiser sur le site Les Libraires
https://lanauweb.info/avancer-sans-sepuiser-un-guide-pour-prevenir-lepuisement-professionnel/
https://www.laplanificatrice.com/post/les-saisons-de-l-epuisement-professionnel-burnout
https://www.wilmarschaufeli.nl/publications/Schaufeli/459.pdf
https://www.vidal.fr/maladies/psychisme/burn-out-epuisement-professionnel/traitements.html
https://cpa.ca/fr/psychology-works-fact-sheet-workplace-burnout/
https://partagetonburnout.fr/le-secret-de-ceux-qui-rebondissent-apres-un-burn-out/
https://www.rpbo.fr/temoignages-burn-out/comment-page-5/
https://partagetonburnout.fr/les-7-etapes-du-burn-out/
https://burnoutvalley.substack.com/p/temoignage-retrouver-un-travail-encore
https://www.fiqsante.qc.ca/semaine-sst-2025-detresse-morale-le-vice-cache-du-reseau-de-la-sante/
https://www.asso-franceburnout.fr/quels-sont-les-temoignages-inspirants-sur-le-burn-out
https://statistique.quebec.ca/vitrine/egalite/dimensions-egalite/sante/stress-quotidien
https://apolitical.co/solution-articles/fr/burnout-une-histoire-vraie
https://www.indexsante.ca/nouvelles/2175/sondage-epuisement-professionnel-canada-2025.php
https://noburnout.ch/temoignages/
https://www.myhappyjob.fr/si-siil-y-un-apres-burn-out/